Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les milliers de manifestants protestant contre le régime au Yémen faisant cinq morts et des dizaines de blessés en 24 heures, au moment où une initiative du Golfe pour une issue à la crise semblait hier dans l'impasse. Hier, trois manifestants ont été tués et des dizaines d'autres blessés par balle lors de la violente dispersion d'une manifestation à Taëz, deuxième ville du pays, selon des témoins et une source médicale. Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles, lancé des bombes lacrymogènes et fait usage de canons à eau pour disperser les milliers de manifestants qui protestaient contre un assaut donné quelques heures plus tôt contre un sit-in dans le centre de la ville, ont précisé les témoins. Cette intervention était destinée à déloger des centaines de personnes qui observaient depuis dimanche soir un sit-in sur la principale avenue de Taëz. En milieu de journée, les violences ont cessé mais la situation restait tendue. La veille, deux personnes ont été tuées et quatre blessées lors d'une manifestation de milliers d'enseignants à Taëz selon des sources de sécurité qui ont fait état de sept policiers blessés. Des manifestations de soutien aux habitants de Taëz ont eu lieu à Ibb, à 190 km au sud de Sanaa, où 15 contestataires ont été blessés dont cinq par balles, selon des participants. Parallèlement, le plan de sortie de crise proposé par les monarchies du Conseil de coopération du Golfe semble dans l'impasse. L'opposition a averti dimanche qu'elle appuierait le «choix du peuple» qui refuse le plan du CCG (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Koweït et Oman) si M. Saleh n'acceptait pas de le signer «dans les deux prochains jours».