Une augmentation de 20% du prix du sac de semoule de 10 kg est enregistrée au niveau de Constantine depuis plus de trois semaines. Le sac de semoule qui se vendait à 420 DA est cédé aujourd'hui à 540 DA. Ainsi le quintal qui coûtait 4000 DA est cédé actuellement à 5000 DA. Ce nouveau prix est appliqué chez les commerçants et grossistes privés, alors que les points de vente étatiques affichent toujours les prix initiaux. Selon un responsable au niveau de l'unité commerciale Eriad, cette augmentation des prix est le fruit de la spéculation des commerçants qui ont constaté un accroissement de la demande de ce produit, notamment depuis la crise en Libye et en Tunisie, sachant que des tonnes de semoule sont quotidiennement cédées aux frontières. Il souligna pour sa part qu'il n'y a aucune pénurie et que toutes les semouleries et minoteries sont approvisionnées le plus normalement du monde. Il est à préciser qu' ERIAD Constantine fait partie des cinq entreprises spécialisées au niveau national, chargée de la première et seconde transformation des céréales, ainsi que de la distribution des produits dérivés (semoule, farine, pâtes alimentaires, couscous, biscuits et levure). Du côté des grossistes, l'on rejette la balle au marché puisqu'ils affirment acheter le produit en 2e, voire en 3e main dans la majorité des cas. Quant aux commerçants, ils ne peuvent que répercuter cette augmentation, car pour la majorité, ce sont des épiceries qui ne doivent pas vendre la semoule. Pour d'autres, ils ne disposent pas de registre du commerce. Les citoyens rencontrés au niveau des différents marchés de la ville s'interrogent sur cette augmentation observée depuis au moins trois semaines, sans susciter la moindre explication et encore moins une réaction salutaire de la part des autorités. «C'est une augmentation conséquente qui vient d'être pratiquée sur le sac de semoule de 25 kilogrammes sans qu'on puisse comprendre ce qui se passe», témoigne M. Belahcen, un retraité. Un autre citoyen déclare : «Ces envolées pour le moins que l'on puisse dire sauvages s'ajoutent à la cherté des légumes et des fruits qui deviennent insupportables pour beaucoup de ménages. C'est un défi incontestable des spéculateurs qui ont toujours manœuvré pour démontrer l'incapacité du pouvoir officiel à maîtriser la situation des marchés». A quelques mois seulement du mois sacré, les Constantinois craignent le pire.