Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Abderrahmane Belayat explique les grandes lignes des propositions du FLN Les rapports des commissions étudiés aujourd'hui par le bureau politique du parti
Le Front de libération national a déjà entamé des contacts avec Abdelkader Bensalah, chargé par le président de la République de conduire les réformes. S'il n'a pas voulu révéler le contenu des propositions du FLN à ce propos, qui seront discutées d'ailleurs aujourd'hui lors d'une réunion du bureau politique , Abderrahmanre Belayat a cependant livré quelques grandes lignes de ce que son parti, majoritaire, compte changer. S'exprimant hier lors de l'émission politique de la chaîne III, Abderrahmane Belayat, membre du bureau politique, a d'abord affiché son optimisme quant à l'aboutissement des réformes, même si les partis de l'opposition ont annoncé le boycott de la commission Bensalah. «Cela ne m'inquiète pas du tout, l'opposition est libre d'adhérer ou pas aux propositions qui sont faites», note-t-il mettant en exergue les réponses du président de la République «à la demande sociale d'abord puis aux demandes de la scène politique». «Si des partis d'opposition ne veulent pas prendre part à ce processus, libre à eux», réitère Belayat tout en notant que leurs idées sont aussi prises en compte. «C'est avec ceux qui adhèrent à ce processus et qui vont l'alimenter et ceux qui n'y adhèrent pas et qui vont aussi le faire vivre par des idées contraires qu'il se fera», a-t-il dit non sans faire remarquer que «c'est au moment de la décision finale» que l'on saura le contenu des réformes. Interrogé sur le contenu des rapports des 5 groupes de travail installés par le FLN, l'invité de la radio révélera que ceux-ci seront étudiés aujourd'hui lors de la réunion du bureau politique du FLN avant d'être soumis au comité central qui se réunira les 2, 3 et 4 juin en session ordinaire. S'il n'a pas voulu annoncer les propositions du FLN contenues dans les rapports, le membre du comité central affirmera cependant que le FLN, fort de ces propositions, «sera présent avec force au sein de toutes les commissions notamment celle que dirige Abdelkader Bensalah», avec lequel «nous émargeons à la même conception politique», a-t-il dit pour se réjouir de la nomination du président du Sénat. Belayat évoquera à ce propos «une réactualisation» des propositions du parti faites au lendemain de l'amendement de la Constitution en 2008 par les commissions installées alors. «Au FLN, nous avions une prémonition car nous avions prévu la nécessité du changement. Nos propositions d'alors, notamment sur la révision profonde de la Constitution, seront actualisées et adaptées à la situation nouvelle voulue par le président de la République», a-t-il expliqué, révélant à propos de la loi électorale que le FLN n'est pas favorable à sa révision profonde. Le souci du FLN : donner une représentation sincère et fidèle à la volonté populaire «Ce qui fait avantage à notre formation, nous n'allons pas le modifier», a-t-il tranché affirmant que le souci du FLN est de donner une représentation sincère et fidèle à la volonté populaire. «Le scrutin uninominal à deux tours favorise certaines parties», a-t-il expliqué citant les législatives de 1991. «En matière de révision de la Constitution, l'initiative est du ressort du président de la République. Nous participons avec des idées», a-t-il dit, assurant que le FLN a toujours revendiqué une révision profonde et que «nous ne pouvons pas nous démarquer de nos principes ni aller à l'encontre de ce que dit le chef de l'Etat». Plus explicite, Belayat affirme que le FLN ne peut pas se démarquer des acquis de la Constitution de 1989 qui a consacré notamment le bicaméralisme sur lequel «il y a matière à propositions». Comprendre donc que le parti est favorable au système parlementaire. «On garde l'aspect parlementaire et le contrôle du Parlement sur le gouvernement ainsi que la cohérence dans la conduite de la politique de l'Etat et les attributions du chef de l'Etat», a-t-il expliqué. La question qu'il faut se poser à ce propos, explique Belayat en évoquant le rôle du Premier ministre, «est de savoir qui est responsable devant qui ?». Pour lui, «il ne faut pas qu'il y ait conflit entre la majorité parlementaire et la présidence», réfutant au passage la place dans le futur système «à une opposition totalitaire et intégriste et nous militons pour». Il a été cependant vague sur la question de la limitation des mandats, déclarant qu'il n'y voit pas d'inconvénients. «Nous verrons», a-t-il simplement commenté. Pour lui, toutes les réformes actuelles sont «un fond commun» destiné à consacrer un système pluraliste. Sur la loi sur l'information, il rappelle la nécessité de sa révision pour consacrer «l'ouverture de l'audiovisuel au privé». S'exprimant sur ce qui se passe dans le monde arabe, Belayat prévoit «un avenir flou». L'adhésion du Maroc au CCG est incompatible, selon lui.