Le mouvement de protestation des anesthésistes travaillant au sein des hôpitaux publics observé depuis le 2 mai a perturbé le programme des interventions chirurgicales, notamment à Alger, où des rendez-vous ont été renvoyés à des dates ultérieures. Suite à ces journées de protestation tenues les 2, 9 et 11 du mois en cours par les auxiliaires paramédicaux en anesthésie, la plupart des blocs opératoires ont été paralysés. Les protestataires indiquent avoir assur» le service minimum, c'est-à-dire les interventions urgentes. Ils précisent qu'ils ont eu dans leur programme entre 4 et 6 malades par jour y compris des cas urgents. «Par conscience, nous avons démontré notre esprit professionnel. Lors des journées de protestation, même durant les week-ends, les interventions urgentes telles que les opérations ont été assurées», nous a précisé l'un des anesthésistes qui a requis l'anonymat. Au niveau du CCA au CHU Mustapha Pacha, l'anesthésiste de garde a indiqué que lors des journées de contestation, le mouvement a connu un taux de suivi appréciable. Ils ont réussi à mobiliser plus de 5500 anesthésistes à travers plusieurs wilayas du pays. Ce personnel revendique en premier lieu un statut particulier et son détachement du corps paramédical. Ce collectif dénonce la politique de deux poids, deux mesures, faisant allusion au nouveau statut récemment accordé par le département de la Santé aux sages-femmes. Ils réclament aussi que l'accès à ce corps de métier soit soumis à d'autres conditions, notamment des études supérieures. Un autre anesthésiste de garde au niveau du service des urgences médico-chirurgicales du CHU de Bab El Oued a indiqué pour sa part qu'actuellement, «ils sont considérés comme des infirmiers diplômés d'Etat alors que qu'ils sont des spécialistes avec une mission professionnelle qui diffère de ce corps». Dans ce contexte, ils réclament la mise en place d'un institut spécialisé dans lequel les étudiants de cette filière pourront effectuer leur cursus. Les protestataires ne comptent pas arrêter ces journées de contestation jusqu'à satisfaction totale de leur plate-forme de revendications. Notons que l'anesthésiste fait partie du corps paramédical. Il est considéré comme le collaborateur du médecin réanimateur dans les blocs opératoires et obstétricaux. Au moment où nous mettons sous presse, l'assemblée générale organisée hier à Zéralda pour décider des actions de contestation à entreprendre dès cette semaine n'a toujours pas été clôturée.