Des manifestants en colère contre les listes de 116 logements sociaux arrêtées par la commune d'Annaba au profit des habitants des vieux quartiers Auzas et Sidi Brahim ont fermé la partie de la RN44 située à la sortie ouest de la ville durant plusieurs heures hier matin. Les contestataires, une centaine selon les services de sécurité et plus de 300 selon des témoins, ont paralysé le trafic routier après avoir disposé des blocs de pierre et des pneus brûlés en travers de la chaussée et entravé la circulation automobile, ce qui a contraint les automobilistes à emprunter d'autres voies pour sortir ou entrer à Annaba. Le mouvement de colère a failli dégénérer en émeute lorsque certains d'entre les manifestants ont essayé de se déployer vers le centre-ville dans l'intention évidente de marcher vers le siège de la wilaya. Empêchés d'avancer par les éléments des brigades antiémeute disposées en force sur leur trajectoire, des jeunes gens déchaînés ont lancé des pierres et des cocktails Molotov en direction de ceux-ci sans pour autant les atteindre. Des témoins affirment qu'un journaliste qui voulait prendre des photos de la manifestation a été pris à partie par une dizaine d'énergumènes et qu'il n'a dû son salut qu'à l'intervention des policiers. Les jets de projectiles ont occasionné des dégâts à quelques véhicules pris dans l'embouteillage du rond-point de Sidi Brahim, selon ces mêmes sources qui font état de pare-brise cassés et de tôles froissées. La foule a été dispersée en début d'après-midi après que les forces de l'ordre eurent décidé de passer à l'action en usant de gaz lacrymogènes et de charger les manifestants récalcitrants. Rappelons que la ville d'Annaba a été le théâtre de deux manifestations de contestation des listes de logements la semaine dernière et que les sièges de la wilaya et de la daïra de Annaba ont été la cible des citoyens en colère.