Le sélectionneur national Abdelhak Benchikha assimile le match retour contre le Maroc à une finale qu'il veut gagner pour prendre une sérieuse option pour la qualification à la CAN 2012. «On va jouer une finale à Marrakech. Une finale ne se joue pas, elle se gagne. Je veux bien gagner et plaire, bien évidemment. Le vainqueur de ce match fera un grand pas vers la qualification pour la CAN 2012. On dit que celui qui veut atterrir sur les étoiles doit viser la lune. Nous, on va viser la lune», a affirmé Abdelhak Benchikha lors d'une conférence de presse animée hier matin au centre de presse du stade 5 Juillet. S'il était provocateur et offensif avant le match aller disputé en mars à Annaba, Benchikha tempère cette fois ses ardeurs et évite même de répondre à son homologue marocain Eric Gerets qui a déjà ouvert les hostilités et entamé la guerre psychologique. «Je ne joue pas les matches sur les journaux. Je ne gaspille pas mon énergie avant terme. On va parler le jour J. J'ai même demandé à mes joueurs de ne pas parler du match et de se concentrer sur leur fin de saison. Je respecte beaucoup Eric Gerets. Il a tenu un langage objectif et réaliste. Le contraire m'aurait étonné. Je veux vivre les 90 minutes avec mes joueurs», dira le driver des Verts, qui ne compte pas jouer la défensive à Marrakech. «Certains ont fait une mauvaise lecture de ma liste. J'ai retenu 8 défenseurs et ils disent que je vais jouer la défensive. J'ai choisi deux joueurs par poste. Je vais aligner quatre défenseurs et deux milieux défensifs comme d'habitude. Je ne joue pas la défensive. L'équilibre, la bonne transition et la lecture des moments forts et faibles du match seront les clés de la victoire», lance Benchikha, nullement troublé par la programmation du match dans la ville chaude de Marrakech. «On respecte le choix des Marocains qui ont opté pour la ville de Marrakech. La pelouse du stade de Marrakech est très bonne et permet de pratiquer du beau football. C'est le plus important. La chaleur, c'est pour tout le monde. En juin, toute l'Afrique du Nord est chaude. En soirée, elle va baisser. L'ennemi du footballeur, c'est l'humidité dont le taux est de 40 à 45% à Marrakech alors que l'altitude ne dépasse pas les 400 m. Le terrain n'a jamais été un facteur déterminant. Ce n'est pas lui qui fera la différence, mais le surpassement, la solidarité et la volonté des joueurs», a-t-il fait savoir, avant de s'expliquer sur ses choix et sur la liste des 22 joueurs retenus pour le big derby du 4 juin. «GHEZZAL ET ABDOUN, UN CHOIX TACTIQUE, ET CHAOUCHI NE MERITE PAS D'ETRE EN SELECTION» «Seuls l'effort, le sacrifice et la disponibilité comptent. Ceux qui méritent d'être sélectionnés ont été retenus pour ce match contre le Maroc. Les autres peuvent revenir face à la Tanzanie. Je salue le retour de Guedioura après une grave blessure. J'aime les joueurs qui ne baissent jamais les bras. Choisir, c'est éliminer. C'est le match qui l'exige. J'ai rappelé Matmour et Kadir qui sont des joueurs à réflexion qui proposent des solutions de jeu. Leur retour fera du bien à l'équipe. Ils sont des joueurs percutants et d'une grande moralité», souligne le patron de l'EN, qui s'est passé des services des trois mondialistes, Abdoun, Ghezzal et Chaouchi. «La non-convocation de Ghezzal et de Abdoun obéit à un choix tactique. Les revenants Matmour et Kadir les ont écartés. Je veux d'autres joueurs, habiles, percutants et qui se replacent bien défensivement. Quant à Chaouchi, il est surmédiatisé, mais dans le mauvais sens. Sur le plan technique, il ne mérite pas d'être en sélection. Il n'a pas été décisif lors des matches qu'il a joués ces derniers temps», a-t-il précisé, tout en jurant que «Abdoun n'est pas un cas disciplinaire». «Je n'ai jamais eu de problèmes avec les joueurs depuis mon arrivée en sélection», a-t-il signifié. «METREF VICTIME DE L'ESS ET DU RETOUR DE GUEDIOURA» Interpellé sur l'éviction de Hocine Metref, Benchikha a indiqué que le milieu de terrain de l'ESS, qui a crié à l'injustice, a été victime du retour de Guedioura et la mauvaise passe de son club. «Metref est victime de la fin de saison laborieuse de l'ESS et du retour de Guedioura. C'est ce dernier qui l'a écarté de la sélection. J'ai cinq joueurs pour quatre postes. Hocine n'a rien dit de méchant. Si j'étais joueur, j'aurais réagi de la même manière. Il veut servir son pays. C'est légitime», a déclaré le driver de l'EN, qui a fait appel à trois nouvelles têtes, Doukha, Ferradj et Soudani. «J'ai supervisé Ferradj à 20 reprises. Je l'ai vu à l'œuvre sans qu'il ne le sache. Personne n'était au courant. Je l'ai rencontré la dernière fois à Marseille. On a discuté de tout et de rien, les yeux dans les yeux. Le message est bien passé. C'est un joueur disponible. Quant à Doukha et Soudani, ils méritent d'être en sélection A. Soudani a fait ses preuves en sélection A' et il est le meilleur buteur du championnat. Doukha a commis une faute lors de la finale, mais c'est grâce à lui que l'USMH est en haut du tableau. Il est jeune et il a de l'avenir en sélection. Il va gagner en expérience. Je veux instaurer des traditions. Celui qui ne passe pas par les autres sélections ne mérite pas d'être chez les A», a-t-il signalé, avant d'aborder les cas de Halliche et de Meghni. «HALLICHE ET MEGHNI SE SONT MONTRES COMPREHENSIFS» «J'ai eu une discussion avec Halliche. Il est compréhensif. J'ai Bougherra, Yahia et Bouzid qui sont tous actifs. Matmour a l'avantage de jouer avec la réserve de son équipe, contrairement à Meghni et Halliche. S'ils sont dans le même cas que Matmour, je les aurais réintégrés. J'ai eu aussi une discussion avec Meghni. On a parlé de sa situation dans son club et de son avenir. Je lui ai demandé de jouer avec la réserve de la Lazio, mais celle-ci joue les samedis et Meghni est convoqué chaque dimanche par l'entraîneur de l'équipe sans qu'il ne l'aligne. C'est dommage pour lui. J'ai beaucoup de solutions. La richesse de l'effectif ne constitue pas un problème pour moi. C'est un problème pour les joueurs appelés à fournir plus d'efforts. Celui qui veut être titulaire doit fournir plus d'efforts», dira Benchikha qui a réduit sensiblement le nombre des joueurs locaux au sein de la sélection. «Je n'ai pas changé de cap et je ne fais pas de la politique. Je cherche la performance et je veux mettre la pression sur les joueurs. Les joueurs locaux écartés sont en méforme. Ils sont en réserve et on peut leur faire appel en cas de défection de dernière minute. Tout peut arriver d'ici le 4 juin», a expliqué l'ancien coach du Club Africain, nullement perturbé par les contacts entrepris par le président de la FAF avec certains techniciens étrangers, dont l'ex-sélectionneur de Côte d'Ivoire, Vahid Hallilodzic. «J'AI UN CONTRAT DE PERFORMANCE ET RAOURAOUA PEUT CONTACTER QUI IL VEUT» «J'ai passé 20 ans sur les terrains. Cela ne m'inquiète guère. Raouraoua a le doit de contacter qui il veut. Il y a un seul sélectionneur pour le moment, c'est moi. J'ai un contrat de performance qui s'étale jusqu'à la CAN 2012. Raouraoua m'a dit que tu auras tous les moyens à ta disposition pour qualifier l'EN et que je dois me retirer en cas d'échec. Tout est clair. Avec ou sans moi, le plus important est que l'EN gagne», tonne Benchikha qui s'est également expliqué sur sa décision de préparer le big derby contre les Lions de l'Atlas en Espagne. «J'ai fait une visite de travail en Espagne. J'ai prospecté 3 sites dont deux à Alicante. Mon choix s'est porté sur le centre de Costa Blanca de Murcie. On a choisi ce site pour son standing et son prestige. Les grandes sélections et grands clubs du monde y ont séjourné. C'est un centre magnifique, doté d'un hôtel 5 étoiles, de 8 terrains et de toutes les commodités. Même le matériel pédagogique est disponible là-bas. On sera tranquille dans ce centre choisi aussi pour sa proximité du Maroc», a raconté Benchikha, très confiant avant l'entame du stage des Verts en Espagne.