«L'organisation que nous avons mise en place a permis d'assurer un meilleur niveau de prestation et surtout de lever les suspicions qui pesaient sur le service d'état civil qui était considéré par certains citoyens comme un espace au service d'une mafia qui s'en sert pour le gain facile», a indiqué il y a quelques jours, Hassam Zinedine, le maire d'Oran. Ce dernier, qui intervenait dans le cadre du forum citoyen de notre confrère Ouest Tribune, avait invité les citoyens qui auraient obtenu des documents administratifs moyennant des sommes d'argent à se faire connaître pour un dépôt de plainte officielle. «J'invite tous ceux qui se sont vu délivrer des documents contre des sommes d'argent à déposer une plainte auprès des services concernés. Nous sévirons contre tous les agents convaincus de corruption», avait-il annoncé. Dans la commune d'Oran, plusieurs citoyens avaient, au début de l'année, dénoncé les agissements de certains agents du service d'état civil, qu'ils avaient accusés ouvertement de corruption. Ils avaient évoqué l'existence d'un véritable réseau qui avait fait main basse sur le service état civil. Organisé autour de rabatteurs et de relais qui avaient leurs entrées dans différents services de la commune, ce réseau se chargeait de l'établissement des extraits 12 S, d'extraits d'actes de naissance originaux en langue nationale ou en français moyennant des sommes d'argent variant selon la prestation. Ainsi, un 12 S était proposé à 5000, voire 6000 dinars selon la tête du client. L'enquête diligentée par les responsables communaux n'avait pas permis de mettre un terme aux agissements du réseau qui continuait de sévir en pleine impunité. La nomination de M. Hassam à la tête de l'assemblée populaire communale d'Oran, les mutations opérées dans l'administration communale et le transfert du service état civil vers des locaux plus spacieux et plus fonctionnels ont porté un sérieux coup à l'hydre qui avait fait main basse sur les prestations offertes aux citoyens. «Il nous a fallu effectuer des adaptations pour rendre plus fluide le traitement des demandes des citoyens. Aujourd'hui la situation s'est nettement améliorée depuis que nous avons confié la confection des 12 S et des extraits d'actes de naissance aux 12 secteurs urbains de la commune. La cohue que connaissait le service central a baissé. Allez voir, il y a une nette amélioration», dira le maire d'Oran. Des citoyens que nous avons rencontrés au niveau du service état civil parlent d'évolution positive tout en affirmant que certains problèmes existent encore. «Ils ont réduit la nuisance du réseau qui squattait ce service mais ils ne l'ont pas encore éliminé. Ses rabatteurs continuent de sévir. Allez faire un tour dehors, vous les verrez tourner en rond à l'affût de la moindre occasion», diront des citoyens. Le maire ne manquera pas de souligner à cet égard que le personnel du service a connu un grand changement. «Certains agents ont été mutés et d'autres ont été sanctionnés. Nous avons mis en place un dispositif qui permet le traitement des demandes de documents le jour même, grâce à un système informatique qui connaîtra dans les prochains mois son extension aux autres communes. Oran est à l'avance mais cela ne veut pas dire que nous allons dormir sur nos lauriers», dira M. Hassam. Le transfert du service état civil vers des locaux plus spacieux à M'dina J'dida semble avoir porté un coup dur aux intermédiaires qui continuent d'errer sans but sur l'esplanade de la place d'Armes. Il n'y a pas longtemps, leur apparition était accueillie avec soulagement par les nombreux citoyens pressés de se faire établir des documents administratifs, mais aujourd'hui, ils continuent de se gaver de thé à la terrasse du café de l'Hôtel de ville sans avoir un client à se mettre sous la dent…