Même si à ce jour la destitution du P/APC d'Oran n'a pas été encore entérinée par le wali, les tractations ont commencé à meubler le quotidien des élus des différentes couleurs politiques. Une réunion du groupe FLN, 13 élus sur les 33 que compte l'Assemblée populaire communale, se sont réunis pour choisir un successeur à M. Benkada parmi les deux postulants, Boukhatem Nouredine et Hassam Zinedine qui a été coopté au terme des tractations. Ce dernier, un ancien député, représente l'aile des jeunes loups du FLN, un courant majoritaire parmi les élus de ce parti à la commune d'Oran. Il avait, il y a près de deux mois, bravé la discipline partisane et annoncé avec fracas sa démission du poste de délégué de secteur. Il avait dans un communiqué justifié son départ par l'autoritarisme du P/APC et l'absence de prérogatives claires lui permettant de se mettre au service des citoyens électeurs. Le départ de M. Benkada annonce en fait un ménage qui risque d'apporter de grands changements au niveau de l'administration communale, appelée, par le nouveau wali, à faire sa mue et à se mettre au diapason des attentes des citoyens. Le premier service qui pourrait connaître de grands bouleversements est celui de l'état civil, maintes fois décrié par les citoyens. En effet, la décision de son transfert vers des locaux mieux fonctionnels et plus spacieux avait été bloquée par des parties occultes qui trouvaient leur compte dans la gabegie qui y régnait. Sans les nommer, un élu avait condamné un jour des cercles à l'intérieur de l'administration communale qui profitaient de la misère des citoyens demandeurs de documents pour exiger des sommes d'argent. «Tout se monnaye au niveau de ce service, au point où l'extrait de naissance 12 S était proposé à pas moins de 6000 DA», affirme cette source, précisant que la décision du nouveau wali d'accélérer le transfert du siège de ce service a mis aux abois ces parties qui ont usé de tous les coups pour la retarder au maximum. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, des enquêteurs de la brigade économique et financière de la sûreté de wilaya ont été dépêchés à la commune pour faire la lumière sur l'attribution de certains marchés d'éclairage public. Des sources ont affirmé que la procédure légale d'attribution de marchés publics n'a pas été respectée pour certains projets. En attendant l'installation d'un nouveau P/APC, la commune d'Oran vit au gré de rumeurs de changements qui n'épargneraient aucun poste et aucun niveau de la hiérarchie communale.