Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a mis à exécution sa menace de sanction, en suspendant hier deux délégués syndicaux de leurs fonctions. Contacté par nos soins, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Dr Merabet, a confirmé cette information et a dénoncé par la même occasion les mesures répressives de la tutelle visant à «intimider» les grévistes. «Ces suspensions ont été décidées à la demande du secrétaire général du ministère de la Santé», précise l'intervenant qui rappelle que le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas, avait menacé dimanche les grévistes de sanctions, dans le cas où ces derniers décident de poursuivre le débrayage ouvert. Plus explicite, il a fait savoir que «le SG du ministère de la Santé a instruit ses administrateurs pour procéder à la suspension de nos délégués syndicaux en plein mouvement de grève, en attendant de les traduire en commission de discipline, pourtant, la gestion de leur carrière dépend des responsables de l'établissement et non de la tutelle». Il poursuit : «C'est un abus d'autorité.» Le Dr Merabet estime que cette démarche est «une violation caractérisée et flagrante de la réglementation gérant l'activité syndicale». Il conclut : «Cette chasse aux syndicalistes» ne fera que renforcer la détermination des praticiens et spécialistes de la santé publique. Il affirme qu'une forte mobilisation est attendue pour le rassemblement prévu dimanche devant le ministère de la Santé.