Les praticiens de la santé publique, en grève depuis plus de deux mois, ont organisé leur troisième rassemblement devant le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, malgré le dispositif sécuritaire impressionnant mis en place très tôt dans la matinée d'hier. Des policiers en civil et les forces anti-émeute ont été dépêchés sur les lieux, dans la matinée d'hier. Chose qui n'a pas découragé les praticiens de la santé publique qui sont venus nombreux de plusieurs régions limitrophes de la capitale pour dénoncer «l'absence du dialogue» et «le mépris des pouvoirs publics». Les deux syndicats des praticiens de la santé publique, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le Syndicat national de la santé des praticiens et spécialistes de la santé publique (SNPSSP), affichent leur détermination à aller jusqu'au bout de leurs revendications nonobstant les intimidations et les pressions exercées à l'encontre des syndicalistes particulièrement dans les wilayas de l'intérieur du pays. Et comme à chaque rendez-vous, les grévistes scandent des slogans hostiles à la politique du ministre de tutelle, Saïd Barkat, et sollicitent le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour venir au secours d'«un secteur qui agonise. Formant une force massive, les manifestants ont arboré des pancartes exprimant les conditions précaires dont lesquelles ils travaillent et les entraves à l'activité syndicale auxquelles ils font face. Les médecins ont également brandi des pancartes sur lesquelles est écrit «Nous sommes des praticiens et non des chiens» ou encore «A nous la matraque, à vous Sonatrach». Des députés du RCD, le président du groupe parlementaire du MSP et des élus du PT ainsi que des représentants de l'association El Fedjr, une association d'aide aux personnes atteintes de cancer, ont tenu à apporter leur soutien aux praticiens de la santé en marquant de leur présence ce sit-in qui se veut un appel insistant aux dirigeants du secteur pour la prise en charge des requêtes des travailleurs de la santé. D'autres actions similaires ont été observées dans plusieurs wilayas du pays, notamment à Adrar, Oran… M. Merabet, SG du SNPSP, a par ailleurs déclaré : «Nous dénonçons le ministre qui continue à faire dans les ridicule.» Il a rappelé dans un autre contexte que le syndicat laisse ouvert les portes de dialogue à condition qu'il se face dans un cadre réglementaire, soit dans une réunion de conciliation. L'intersyndicale a d'ailleurs refusé de prendre part aux travaux de la commission mixte installée récemment au niveau de la tutelle afin de débattre le projet relatif au régime indemnitaire, estimant que c'est «des commissions bidons imposées» par la tutelle, ajoutant que «s'il faut dialoguer, il faut reprendre les réunions de conciliation». Le rassemblement a pris fin après la prise de parole des deux leaders, le Dr Yousfi et le Dr Lyès Merabet, secrétaire général du SNPSP, qui ont appelé à un quatrième rendez-vous pour le mercredi devant la chefferie de gouvernement, suivant le programme d'action établi au préalable par l'intersyndicale. Affaire à suivre.