Malgré la vigilance des services de sécurité du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, le sit-in auquel a appelé le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a eu lieu dans l'enceinte même du ministère pendant quelques minutes avant que des policiers dépêchés sur les lieux «pour éviter tout dérapage» n'encadrent et ne contiennent les protestataires venus pour la énième fois transmettre leurs doléances à la tutelle. Une délégation du syndicat, dont le secrétaire général Lyès Merabet, a été reçue par le directeur des ressources humaines qui leur a transmis les engagements du ministre «enfin favorable à une audience» qui interviendra au cours de cette semaine. Ayant regroupé une douzaine de praticiens, tous des membres de la direction nationale du syndicat, le sit-in fait suite, selon le docteur Lyès Merabet, au refus de la tutelle de répondre aux doléances des praticiens de la santé. Le sit-in est tenu pour dénoncer «le dialogue de façade et de conjoncture réservé par le ministère de la santé à sa relation avec le SNPSP, le retard dans la promulgation du statut particulier, entre autres. Les membres du bureau national du SNPSP qui brandissaient des pancartes ont été «contenus» et «surveillés» par les policiers alors que la délégation qui «avait demandé à être reçue par le ministre» tentait vainement de faire valoir son exigence. Vers 12h30, elle sort quelque peu déçue et dénonce le peu d'égards du ministère «qui ferme les portes du dialogue». «Nous n'avons pas été reçus par le secrétaire général encore moins par le ministre. Il (le ministre) a chargé le DRH de nous transmettre sa disponibilité de nous recevoir au cours de cette semaine», nous a déclaré Merabet, qualifiant l'attitude du ministère de mépris vis-à-vis du syndicat dont les deux principales revendications ont trait à l'ouverture des négociations sur le régime indemnitaire et la promulgation du statut particulier du praticien de la santé publique. «Pour l'instant, nous nous contentons de l'engagement du ministre de nous recevoir», a-t-il dit, non sans qualifier de «manière bizarre de gérer la communication» le fait que des policiers aient été dépêchés sur les lieux. «Nous sommes toujours en alerte», a ajouté le Dr Merabet qui a averti que «si les choses n'évoluent pas, c'est clair que nous n'allons pas croiser les bras. Nous allons décider des suites à donner à notre mouvement et des formes de nos actions futures». Notre interlocuteur n'a pas omis également de dénoncer toutes les formes d'entrave à l'exercice du droit syndical en réitérant «la demande du SNPSP à être reconnu en tant que partenaire». Pour rappel, le Syndicat des praticiens de la santé publique avait entamé, en février dernier, une grève «illimitée» dont la réponse du ministère de la Santé et de la population a consisté en un dépôt de plainte près la cour d'Alger pour l'interdire. «Nous demeurons déterminés à défendre nos revendications tout en étant ouverts au dialogue», a conclu Merabet.