Le rouleau compresseur de la machine administrative commence � s�activer au niveau des �tablissements hospitaliers. Les praticiens de la sant� publique, en gr�ve ouverte depuis mardi pass�, subissent depuis vingt-quatre heures des intimidations et sont rappel�s � l�ordre par leurs administrations respectives. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir ) - C�est au niveau local, particuli�rement dans les �tablissements de sant� de proximit�, que l�administration hospitali�re a d�cid� de s�vir. Faisant un point sur l��volution du mouvement de gr�ve, qui est � son sixi�me jour, le secr�taire g�n�ral du Syndicat national des praticiens de la sant� publique (SNPSP), le Dr Merabet, a fait part de l�enregistrement, au niveau du bureau du syndicat, de nombreux cas d�intimidations exerc�es sur les praticiens gr�vistes. Dans la wilaya d�Oran par exemple, l�administration sanitaire joue la carte des salaires et promet des ponctions. Mais rappelons que cette proc�dure a toujours �t� appliqu�e � la fin de chaque gr�ve des syndicats autonomes. �Ce que nous notons dans ces agissements, c�est que la gr�ve est ouverte et on ne sait pas encore combien de temps elle va durer. Alors parler d�j� de ponctions, c�est un peu de la provocation�, a signal� notre interlocuteur. Certains gestionnaires � l�Est, � El Harrouch, � titre illustratif, menacent carr�ment de licenciement. Une aberration sans pr�c�dant, sachant que la gr�ve est un droit garanti par la Constitution. Au Centre, c�est dans les localit�s de Dergana et Bordj- El-Kiffan que des intimidations ont �t� le plus constat�es par le syndicat qui parle d�emp�chement des d�l�gu�s syndicaux de faire leur travail syndical aupr�s de leurs confr�res praticiens. �Nos coll�gues sont pourchass�s par l�administration. Nous d�plorons le recours � la pression de la part de l�administration pour casser notre mouvement�, fait remarquer le Dr Merabet, signalant que dans certains �tablissements hospitaliers, l�administration n�a pas trouv� mieux que de faire circuler une liste d��margement des praticiens avec une demande de pr�cision �s�ils sont en gr�ve ou pas�. Une mani�re, certes, de faciliter � celle-ci la t�che des ponctions sur salaire, pour �viter de sanctionner des praticiens non gr�vistes. Cependant, certains praticiens font remarquer que �ces gestionnaires qui prennent le relais de l�administration centrale, � savoir le minist�re de la Sant� et de la R�forme hospitali�re, pour imposer des sanctions sur les praticiens, sont eux-m�mes dans l�irr�gularit�. Le SNPSP a �t� le premier syndicat, d�ailleurs, � faire valoir leur cause. Les gestionnaires issus de la derni�re carte sanitaire ne sont pas officiellement nomm�s. Ils ne le seront pas avant la promulgation de leur statut particulier, �galement en voie de finalisation. Certains gestionnaires sont des praticiens et leur statut est tributaire �galement de celui des praticiens de la sant� publique. �Vous constatez qu�il y a beaucoup � dire sur la gestion des h�pitaux o� m�me les responsables travaillent dans un cadre non r�glementaire�, a cit� le Dr Merabet. Revenant, par ailleurs, au sixi�me jour de la gr�ve, l�orateur a exprim� l�enti�re satisfaction du syndicat de la mobilisation des praticiens qui a atteint hier 80% au niveau national. Ce chiffre est en hausse par rapport aux premiers jours du d�brayage, et cela est relativement li� � l�attente d�sesp�r�e des praticiens de voir le pr�sident de la R�publique ou leur tutelle r�agir � l�occasion de la visite de Bouteflika � Biskra, o� il a inaugur� une structure sanitaire. Le silence enregistr� � l�issue de cette visite a r�confort� les praticiens dans leurs convictions de mener jusqu�au bout ce mouvement de protestation. Pour ce qui est de la non notification de la d�cision de l�arr�t de la gr�ve au syndicat, le Dr Merabet confirme que la justice dispose de toutes les informations relatives au syndicat et qu�elle est en mesure de leur notifier nomm�ment cette d�cision, sans passer par d�autres voies non r�glementaires, � savoir un communiqu�. Conclusion, la gr�ve se poursuit et aucun conseil national n�est pr�vu par le syndicat, tant que la situation n�a enregistr� aucune am�lioration.