Le mouvement de dissidence mené par d'anciens syndicalistes semble déstabiliser les membres du secrétariat national de l'UGTA. Abdelmadjid Sidi Saïd, premier responsable de l'organisation des travailleurs, en a parlé hier pendant plus de deux heures. Toutes les interventions des membres des fédérations ont été faites sur cette question qui semble occuper l'esprit de tous les syndicalistes. Toutes les autres questions d'actualité ont été reléguées au second plan. S'dressant à ses détracteurs, Sidi Saïd dira que «personne n'a le droit de porter préjudice ou d'insulter l'UGTA. C'est immoral de sortir, sans raison, sans réflexion pour dire des banalités sur son organisation. Ce sont des attitudes qui n'honorent pas les initiateurs surtout que ce sont d'anciens syndicalistes. C'est une honte», a-t-il indiqué en qualifiant l'UGTA «d'arbre généreux qui a nourri tout ceux qui sont autour de lui». «Mangez votre pain et rentrez chez vous. Rien ne nous déstabilise. Le minimum, c'est de respecter cet arbre qui vous a donné beaucoup de fruits», a-t-il lâché lors de son intervention à la réunion d'évaluation tenue hier à la maison du peuple à Alger. Lors de cette réunion qu'il a appelée «réunion de remise des pendules», Sidi Saïd a commencé par évoquer la représentativité de l'UGTA dont le nombre des adhérents est passé de 1579 à 1784 fin 2010. «Ce sont des chiffres qui ne souffrent d'aucune anomalie et sont le résultat de la confiance que placent les travailleurs dans cette organisation. L'UGTA travaille malgré les difficultés quotidiennes auxquelles elle est confrontée pour trouver des solutions au pouvoir d'achat, au SNMG et autres conflits individuels et collectifs des travailleurs», a-t-il souligné. Pour lui, le travail fait par l'UGTA depuis les années 1990 est important et qu'il était temps de «dire les vérités nécessaires». Il qualifie les spéculations sur la représentativité de la centrale syndicale comme «un jeu intellectuel» et rejette toute ingérence des autres dans les affaires internes de l'UGTA. Il expose le bilan des activités de l'UGTA entre 1991 et 2009 qui a vu la signature de 187 conventions collectives et de branches, 2938 conventions collectives d'entreprise et 13 907 accords salariales dans le secteur économique public. Dans le secteur économique privé, la centrale a conclu 12 688 accords salariaux. Du bilan de l'année 2010 ressort la conclusion de 893 conventions dans le secteur public et 736 dans le privé. Le SG dira que l'UGTA n'a aucune animosité envers les autres syndicats. «Il n'y a ni esprit de compétition, de concurrence ni de représentativité, c'est le terrain qui juge le travail», a-t-il indiqué. Pour lui, les principes de l'UGTA qui a opté pour le dialogue et la concertation comme mode opératoire pour arracher les revendications des travailleurs n'a pas changé et ne changera pas. «Le choix est fait. C'est une ligne que personne ne peut toucher ou changer. Elle est bâtie sur la confiance et la conviction en respectant les principes de la République. C'est aussi le chemin le plus dur et le plus rentable qui peut réussir comme il peut échouer. Notre mission est de ramener la paix et éloigner le mal», a-t-il souligné. Pour lui, les méthodes syndicales peuvent être différentes, mais l'objectif reste le même. «Alors, basta à l'évocation de monopole de l'UGTA», a-t-il riposté. «Ce sont des conflits inutiles qui n'apportent rien», a-t-il conclu. Le secrétaire général de l'UGTA dira que «quelles que soient les revendications des uns et des autres que nous considérons légitimes, nous n'avons jamais failli à nos missions et notre devoir envers les travailleurs».