L'une des plus importantes décisions prises à l'issue de la rencontre traitant du thème de la sécurité et du développement dans la région du Sahel a trait au principe d'instaurer un processus de dialogue avec les partenaires extrarégionaux pour examiner toutes les questions liées à ce partenariat. Dans ce cadre, l'Algérie qui a été représentée par Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, a été désignée lors de cette rencontre tenue vendredi à Bamako comme pays qui aura la charge d'entreprendre les contacts nécessaires et prendre les dispositions appropriées. Dans la même optique, il est également prévu la tenue d'une réunion prochainement à Alger en vue justement de mieux étoffer ce nouvel axe de partenariat approuvé par les représentants officiels des quatre pays du Sahel. D'autres décisions ne manquant pas d'importances ont été par ailleurs avalisées par les ministres des quatre pays de la région (Algérie, Mauritanie, Mali et Niger). Ces décisions constituent d'entrée une réponse aux récents événements survenus au Sahel. Ceux- là mêmes qui «rappellent avec force que les situations d'instabilité et de conflits dans le voisinage comportant des risques de nature à aggraver le phénomène terroriste qui demeure l'un des défis majeurs pour la stabilité, la coopération et le développement dans la région», est-il noté dans le communiqué final sanctionnant les travaux. En évoquant «les conflits de voisinage», l'allusion est faite notamment au bourbier libyen que les ministres des quatre pays du Sahel ont évité de citer nommément. La persistance du conflit libyen fait de ce pays une sorte de «foire aux armes» et le risque est gros de voir ce matériel de guerre tomber entre les mains des terroristes de l'organisation Aqmi. La concertation et les actions communes institutionnalisées C'est la raison pour laquelle les ministres ayant participé à la rencontre de Bamako ont décidé d'offrir un cachet institutionnel à leur concertation ainsi qu'à leur action visant à sécuriser davantage le Sahel, une des conditions sine qua non à satisfaire à même de permettre la fructification des efforts de développement tout azimut. L'institutionnalisation de la concertation et de l'action ira de pair, est-il également retenu, avec «la mise en place de nouveaux espaces de dialogue et de coopération dans tous les domaines qui pourront donner une impulsion aux projets de développement et d'intégration dans la région.» Du coup, la place et le rôle du partenariat, aussi bien dans le domaine de la lutte antiterroriste que dans l'accompagnement des efforts de la région en matière de développement, notamment pour le parachèvement ou la réalisation de projets structurants, ont été réaffirmés. Les actions qui seront envisagées en ce sens doivent être conformes au triptyque formation et renforcement des capacités, assistance logistique et coopération dans le domaine du renseignement. D'autre part, les ministres des pays du Sahel ont noté avec satisfaction les acquis réalisés par le Comite d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc) dans la lutte antiterroriste et ses connexions. Ils se félicitent également des «progrès réalisés dans la mise en place de l'unité de fusion et de liaison (UFL) qui constitue un instrument important au service de la lutte antiterroriste et un vecteur de coopération et d'échanges avec les partenaires.» La rencontre de Bamako a en outre mis en relief la nécessité d'entreprendre des actions de développement au niveau des régions frontalières «où sont tissés les liens séculaires entre les peuples pour fonder une réalité historique faite d'échanges et de solidarité». Les participants à cette rencontre se sont également mis d'accord pour tenir une réunion ministérielle tous les six mois, dont la prochaine se tiendra à Nouakchott (Mauritanie).