G. Rabah et ses trois fils mariés avec des enfants, qui ont été chassés du logement de fonction du père à la clinique de Belfort à El Harrach, se sont installés dans la rue. Un calvaire qui dure depuis une année pour cette famille de dix personnes, dont des bébés, qui a construit une baraque à côté de la clinique et devant la prison d'El Harrach pour s'y abriter. La famille de G. Rabah qui occupait pendant plus de 20 ans un logement au rez-de-chaussée de la clinique où il était chef de bloc, a été expulsée par la nouvelle directrice de l'établissement. «Cela faisait plus de vingt ans que nous habitions dans la clinique où mon mari était chef de bloc avant de sortir en retraite», a expliqué l'épouse de G. Rabah qui dit ne pas comprendre la décision de la nouvelle direction de l'établissement sanitaire, contrairement aux précédentes. «Les directeurs qui se sont succédé à la tête de cet hôpital ne nous ont pas inquiétés et nous avaient permis d'y habiter tranquillement», a-t-elle ajouté. «Mon mari était très sérieux dans son travail et les responsables n'ont jamais rencontré de difficultés avec nous. C'est pour ces raisons qu'ils ne nous ont pas inquiétés des années durant, même pendant le terrorisme», raconte la mère de famille épuisée par sa situation. Les membres de cette dernière sont obligés de partager un petit espace, sans sanitaires et sans eau. «Nous souffrons beaucoup plus les jours de fortes pluies et la situation est alors insupportable», insiste Rabah. Tout le monde souffre, surtout les bébés. Leur quotidien est difficile et ils passent leurs nuits la peur au ventre. Cette maison de fortune est à la vue de tous. Le quartier est très fréquenté par les visiteurs des malades et des prisonniers ainsi que par les forces de l'ordre chargées de surveiller la maison d'arrêt. Pour avoir plus d'informations, nous avons tenté d'entrer en contact avec le responsable de la clinique, sans succès. Cette famille a adressé plusieurs demandes et requêtes à l'APC, à la wilaya, et à la circonscription administrative d'El Harrach… en vain. Elle espère que les autorités concernées se penchent sur son problème pour avoir un toit.