Six semaines après l'arrestation de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, de premières informations paraissent sur les massacres perpétrés dans le pays durant les six mois de crise post-électorale. Dans un rapport publié hier, Amnesty International affirme que les forces de l'ancien chef d'Etat ivoirien et celles du nouveau, Alassane Ouattara, ont commis des «crimes de guerre» et des «crimes contre l'humanité» en Côte d'Ivoire pendant ces affrontements fratricides. Depuis décembre, près de 3000 personnes ont été tuées et un million déplacées du fait des violences qui ont frappé le pays, selon les autorités ivoiriennes. L'organisation humanitaire a enquêté notamment sur des massacres signalés dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, en interrogeant des victimes et des témoins de viols, de chasses à l'homme et de tueries dans cette région. L'organisation fait ainsi état du meurtre de centaines d'hommes à Duékoué, chef-lieu de la région, par les soldats ouattaristes «sur la base de considérations politiques et ethniques». Des crimes qui se poursuivent, selon Amnesty International. Et l'ONG de souligner que «les populations appartenant à des groupes ethniques considérés comme partisans de Laurent Gbagbo continuent d'être la cible d'attaques».