L'Union africaine a débuté hier après-midi à Addis Abeba une réunion au sommet consacrée à la crise libyenne et plaidé une nouvelle fois pour une solution politique. Une réunion du comité ad hoc de l'UA sur la crise en Libye, présidée par le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, a débuté en présence des chefs d'Etat ou représentants de haut niveau de l'Ouganda, du Congo-Brazzaville, du Mali et de l'Afrique du Sud, les cinq pays membres de cette médiation. Au même moment, le président sud-africain Jacob Zuma a fait annoncer depuis Pretoria qu'il se rendrait en Libye pour discuter avec le colonel Mouammar Kadhafi en tant que membre du panel de haut niveau de l'Union africaine pour la résolution du conflit libyen. Le but est de discuter d'une stratégie de sortie pour Mouammar Kadhafi. A Addis Abeba, le président de la commission de l'UA, Jean Ping, s'est dit pour sa part convaincu que seule une solution politique peut apporter une paix durable et satisfaire les aspirations légitimes du peuple libyen à un destin choisi dans la liberté, la démocratie et l'Etat de droit. A cet égard, la feuille de route de l'UA offre tous les éléments d'une telle solution. Encore faudrait-il qu'il nous soit donné l'opportunité de la mettre en œuvre, a-t-il ajouté à l'ouverture des débats. L'UA s'est montrée hostile à toute intervention militaire extérieure en Libye. L'organisation est engagée dans une délicate médiation pour faire accepter par les protagonistes libyens une feuille de route prévoyant un cessez-le-feu dans les meilleurs délais, un acheminement de l'aide humanitaire et l'instauration d'une période de transition et de dialogue conduisant à des élections démocratiques. L'Etat libyen a accepté les propositions de l'UA, mais les «rebelles» ont posé comme préalable un départ du colonel Kadhafi et de ses fils, une option qui a été imposée par les forces de l'Otan, notamment les présidents Obama et Sarkozy, ainsi que le premier ministre britannique David Cameron. L'Otan, aux commandes depuis le 31 mars de l'intervention internationale, a outrepassé son mandat et continue à massacrer des citoyens et des civils, traduisant une volonté de vengeance sur la Libye, pays autrefois paisible et riche, après avoir perdu l'Egypte et la Tunisie, où le peuple décide de tout.