Le comité des cinq chefs d'Etat, chargé par l'Union africaine de trouver une solution à la crise libyenne, n'a pas été autorisé par la coalition à se rendre à Tripoli malgré son insistance. Dans un communiqué publié hier, à l'issue d'une rencontre de plus de quatre heures, Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Amadou Toumani Touré (Mali), Denis Sassou Nguesso (Congo), les représentants personnels de Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Yoweri Museveni (Ouganda), le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping et le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra qui ont «réaffirmé la légitimité des aspirations du peuple libyen à la démocratie et la réforme politique, à la justice, à la paix et à la sécurité» appellent à «la cessation immédiate de toutes les hostilités». Ils demandent aussi aux autorités libyennes de «faciliter l'acheminement diligent de l'assistance humanitaire aux populations dans le besoin», «la protection des ressortissants étrangers y compris les travailleurs migrants africains vivant en Libye» et «l'adoption et la mise en œuvre des réformes politiques nécessaires pour l'élimination des causes de la crise actuelle». Les «cinq» estiment qu'une solution «africaine» devrait être trouvée au conflit entre les forces loyales à Kadhafi et l'insurrection partie de l'Est libyen. Ils appellent «à la retenue» pour éviter «de graves conséquences humanitaires» et à la tenue d'un sommet de l'UA à Addis-Abeba, avec le haut représentant de la Ligue des Etats arabes, l'Organisation de la conférence islamique (OCI), l'Union européenne, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et les parties libyennes. L'objectif de cette réunion sera, selon le communiqué, de «mettre en œuvre un mécanisme de consultation continue et d'action concertée» pour résoudre la crise libyenne. Dans la capitale mauritanienne, le comité africain a estimé que la solution africaine à la crise que traverse ce pays frère doit être «conforme à notre attachement au respect de l'unité et de l'intégrité territoriales de la Libye, ainsi qu'au rejet de toute intervention militaire étrangère qu'elle qu'en soit la forme». L'Union africaine, qui devait participer au sommet de Paris où s'est décidée l'intervention militaire de samedi, a opté pour la chaise vide à la différence de la Ligue arabe qui a participé à ce sommet et s'est prononcée en faveur de l'intervention militaire.