La wilaya compte lancer en juillet la deuxième phase du programme de lutte progressive contre les bidonvilles en milieu urbain. 5000 familles, issues entre autres des sites précaires de La Casbah et de Baraki, devraient en bénéficier. Lors de la première phase, la wilaya a distribué 10 000 logements sociaux-locatifs (sur les 12 000 unités prévues). Lancé à la mi-mars 2010, le programme de la wilaya portant sur la lutte progressive contre l'habitat précaire dans les communes du centre-ville de la capitale est en passe de connaître une deuxième phase qui serait inaugurée en juillet, autrement dit à la veille du Ramadhan. En effet, le wali Mohamed Kébir Addou a annoncé le 24 mai la distribution de 5000 logements à des familles issues des sites précaires de «cinq grands quartiers populaires» sans préciser lesquels. Depuis jeudi, l'on sait toutefois que les baraquements de Diar El Baraka sont inscrits pour l'évacuation en cette seconde phase de ce plan anti-bidonville. Selon le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, cité par l'APS, 144 logements «seront réceptionnés en juillet prochain» pour reloger les familles de Diar El Baraka. Intervenant lors d'une séance plénière de l'APN, M. Moussa a souligné que ce projet s'inscrivait dans le cadre de la deuxième phase du plan visant l'éradication de ce bidonville qui se trouve en plein cœur de la ville de Baraki. Il compte initialement 300 familles. La superficie récupérée sera destinée à la construction d'un quota supplémentaire de logements afin de pouvoir reloger tous les habitants de ce quartier, a ajouté le ministre. Lors de la première phase de ce projet (éradication du site), 216 familles ont été relogées dans des logements en préfabriqué tandis que 154 autres ont été recasés dans la commune des Eucalyptus. En plus de Baraki, La Casbah devra en bénéficier au cours de cette seconde phase. A l'ouverture, lundi 25 avril, de la première session ordinaire annuelle de l'Assemblée populaire de wilaya, M. Addou a, pour rappel, annoncé le relogement «prochainement» de 600 familles de la commune de La Casbah dans le cadre de l'application du plan permanent de sauvegarde de ce site historique. «615 familles recensées vivent dans des habitations précaires à La Casbah dont 600 seront relogées alors que les 15 autres ont été éliminées du programme de relogement, car ayant déjà bénéficié de logements avec d'autres formules», a déclaré le wali à cette occasion. Pour lui, ce recasement de population, le second du genre depuis septembre dernier, relève des mesures prises pour «éviter de faire de La Casbah une zone de transit» comme elle l'a été depuis toujours. Première phase : 10 000 logements distribués La première étape du programme anti-bidonville en milieu urbain, bouclée en décembre, a porté sur la distribution effective de 10 000 logements du type social-locatif sur les 12 000 unités prévues. Ce parc a profité principalement aux familles des bidonvilles des communes de Oued Koreïche, Hydra, El Madania et Sidi M'hamed. Il a profité également à la population qui vit dans des chalets à Bordj El Kiffan depuis fin 2003. Depuis le début de l'année, en raison des «émeutes du logement» qui ont éclaté fin décembre à Baraki, Bachdjarrah (les Palmiers), Belouizdad (Laâkiba), en raison aussi des émeutes vécues en janvier dans plusieurs villes du pays, notamment la capitale, ce programme a été mis en veille. Les 30 familles de Diar Echems, dans la commune d'El Madania, qui ont été relogées lundi 7 mars, à Sebbala (El Achour), c'était l'exception qui confirmait la règle. Ce quartier a ainsi bénéficié de trois opérations de relogement, dans le cadre de ce programme, totalisant 1060 familles transférées aux nouvelles cités de Birtouta et Tessala El Merdja. La population de Diar Echems met à chaque fois les autorités locales devant le fait accompli en bloquant la route de Bir Mourad Raïs à la circulation automobile quand les promesses de relogement ne sont pas tenues. Les prochaines livraisons de logements risqueraient ainsi de provoquer comme d'habitude des émeutes dans les quartiers les plus défavorisés en la matière, la population n'arrivant pas à digérer le fait que les autorités distribuent des appartements à des gens qui étaient à l'origine des constructions illicites. Mais la wilaya aurait à faire face à une plus grande contestation au moment où elle décidera de s'attaquer aux bidonvilles de la banlieue comme ceux de Gué de Constantine ou de Beni Messous. Le programme des 35 000 logements sociaux-locatifs inscrits à cet effet est toujours en chantier.