«Le phénomène des kidnappings nous préoccupe énormément. Nous déploierons davantage de moyens matériels et humains nécessaires pour enrayer ce phénomène à Tizi Ouzou et à travers tout le territoire national», a déclaré le Directeur général de la sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, lors de son déplacement hier matin à Tizi Ouzou pour assister à la cérémonie de clôture des journées d'information et de sensibilisation organisées par la DGSN à la maison de la culture Mouloud Mammeri. Lors de sa brève conférence de presse animée à la salle des fêtes Yazourène, le patron de la police est revenu longuement sur le phénomène des kidnappings qui hante la population de la wilaya de Tizi Ouzou depuis 2005. Une wilaya, pour rappel, qui détient le triste record national du nombre d'enlèvements avec plus de 64 cas, dont deux victimes sont toujours entre les mains des ravisseurs depuis plus de 15 jours. «Les enlèvements ne sont pas forcément des actes liés aux groupes terroristes armés ; nous prenons au sérieux aussi la piste du banditisme. c'est pour cela que nous ne faisons pas de distinction entre le terrorisme et le banditisme dans notre lutte contre la criminalité sous toutes ses formes», a précisé M. Hamel. Le conférencier a reconnu toutefois les difficultés rencontrées par les services de sécurité pour assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens à Tizi Ouzou. Selon lui, le vaste territoire de la wilaya, estimé à plus de 2957 km2, le relief accidenté qui caractérise la région et la densité de la population ne sont pas pour arranger les choses et faciliter la tâche aux services de sécurité. «En dépit de ces entraves, la situation sécuritaire s'est nettement améliorée ces derniers mois en Algérie. A Tizi Ouzou par exemple, deux cas d'enlèvement seulement ont été signalés depuis le début de cette année, contrairement aux années passées. C'est le fruit des énormes efforts consentis par les services de sécurité. Il existe à Tizi Ouzou 19 sûretés de daïra sur 21 daïra que compte la wilaya», dira le patron de la police, en rappelant que la stratégie des services de police consiste à étouffer dans l'œuf la petite et la moyenne criminalité. Il a préconisé cependant la coordination entre tous les corps de sécurité dans la lutte contre le terrorisme et le banditisme. A la question de savoir pourquoi les services de police ont attendu presque une décennie pour rétablir l'ordre dans la ville de Tizi Ouzou, le premier responsable de la DGSN s'est contenté de rappeler qu'il n'est à la tête de ce corps que depuis quelques mois. Concernant la création d'un syndicat de police, l'hôte de la capitale du Djurdjura a, encore une fois, refusé de répondre à la question. Au sujet du projet d'ouverture d'une école de police à Tizi Ouzou, il a indiqué que ce projet n'est pas envisageable pour le moment faute d'infrastructures adéquates dans la wilaya. Avant de partir, Abdelghani Hamel a honoré plusieurs personnalités artistiques kabyles et des anciens moudjahiddine de la région.