Reçus dans l'après-midi d'hier par l'instance de consultations sur les réformes, les deux vice-présidents de l'association des Oulémas algériens ont plaidé pour que la religion musulmane soit la source de la législation. S'exprimant en marge de la rencontre qu'il a eue avec l'instance de consultations sur les réformes, le Dr Ammar Talbi, 2e vice-président de l'association des Oulémas algériens a plaidé pour que «la charia soit la source principale de la législation algérienne». «Il faut que ce principe soit consigné dans la Constitution», a-t-il ajouté avant d'expliquer que son association a aussi évoqué plusieurs thèmes. «Les libertés doivent être consacrées dans les prochaines réformes», a-t-il suggéré, affirmant que «la nation ne se développera pas sans les libertés». A ses yeux, il faut aussi «donner de l'importance à la culture» qui est un élément essentiel, a-t-il dit. Pour l'association des Oulémas, «il faut également revoir le système éducatif», qui a pour mission, selon elle, la formation du citoyen algérien «utile». La nécessité de revoir le système juridique en vue de consacrer l'indépendance totale de la justice est aussi une des suggestions de l'association. «Il faut une séparation claire des trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire», a préconisé M. Talbi avant d'insister, dans un autre registre, sur la nécessité de garantir l'alternance «pacifique» au pouvoir. La langue arabe doit aussi, à ses yeux, bénéficier d'une meilleure prise en charge. Il suggère son usage «dans toutes les institutions», tout comme il préconise la généralisation de l'enseignement de la religion comme matière essentielle dans les écoles. L'éducation religieuse a pour objectif, estime le Dr Talbi, «d'inculquer à nos enfants les valeurs et principes de la culture algérienne islamique». Il considère enfin les réformes comme «étape historique» pour la consécration de la démocratie dans le pays. S'appuyant sur «la pensée de Abdelhamid Benbadis», le premier vice-président de l'association a pour sa part plaidé pour «préserver le patrimoine de nos aïeux», par les jeunes. «Nous sommes une nation qui avance, pas une nation qui recule», a-t-il jugé, considérant que l'Algérie n'a pas de leçon ou de «politique» à recevoir ni de l'Orient ni de l'Occident.