C'est la première action du genre depuis l'apparition du phénomène des kidnappings en Kabylie. Les habitants de la daïra de Béni Douala, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Tizi Ouzou, éteindront dans une action de solidarité, ce soir, toutes les lumières de leur foyer. Cette action de la population est une manière d'exprimer sa solidarité avec la famille de l'otage Mourad Bilek. Cette population a montré déjà une grande solidarité à travers les rassemblements, marches, grèves et «opération ville morte» organisés dans la daïra de Béni Douala et Tizi Ouzou. Le geste de solidarité de cette soirée consiste en l'extinction des lumières des foyers entre 21h15 et 22h15 et intervient après le meeting de solidarité organisé avant-hier soir au niveau de la daïra de Béni Doula. Plusieurs dizaines de citoyens ont répondu favorablement à l'appel de la cellule de crise, et ont participé à ce rassemblement qui a eu lieu à 17h. Les intervenants, dont les membres de la coordination des comités de village, ont tenu à rassurer la famille de l'otage que «la détermination citoyenne demeurera jusqu'à la libération de Mourad». Les quatre communes de la daïra, à savoir Ath Aissi, Béni Zmenzer, Ath Mahmoud et Béni Douala seront toutes appelées à vivre une heure de «tristesse» pour Mourad. Victime d'un enlèvement sur le CW 100, au lieu-dit Tala Bounane, Mourad Bilek, âgé de 18 ans et frère d'un entrepreneur, originaire de la commune d'Ath Aïssi, à 15 km de la ville de Tizi Ouzou, a été intercepté par un groupe d'individus armés, avant d'être conduit vers une destination inconnue. Sa famille demeure sans nouvelles de lui après 21 jours de captivité. Lundi, son frère aîné a été transféré d'urgence dans une clinique pour être hospitalisé. Très affecté par le kidnapping de Mourad, le stress a eu raison de lui. Par ailleurs, à Mechtras, 30 km au sud de Tizi Ouzou, Hamour Ali, un septuagénaire, propriétaire d'une marbrerie, est entre les mains de ses ravisseurs depuis le 14 mai, et aucune rançon n'a été pour l'instant réclamée par ses kidnappeurs à la famille Hamour. Le DGSN Abdelghani Hamel, en visite à Tizi Ouzou dimanche dernier, a reconnu les difficultés que les services de sécurité rencontrent dans la lute contre ce phénomène. Il a suggéré la nécessité d'une collaboration entre les citoyens et ses services.