Considérant que la révision de la Constitution «doit se faire avant toutes les autres lois», le président du mouvement En-Nahda, Fateh Rebaï, invité hier par la commission Bensalah, a estimé qu'il faut soumettre cette dernière au référendum populaire. S'exprimant hier en marge de la rencontre qu'il a eue avec les membres de la commission de consultation sur les réformes, le président d'En-Nahda, qui a qualifié les consultations actuelles de «précieuse opportunité» pour réaliser des réformes «profondes et globales», a considéré qu'il faut d'abord réunir un climat propice pour leur mise en œuvre. Un climat qui doit, selon lui, s'accompagner d'«une réelle volonté politique et d'un front social calme», en faisant du citoyen le centre d'intérêt de toutes les réformes à venir. Indiquant avoir remis à l'instance de consultations un mémorandum «global et complet» contenant l'ensemble des propositions de son parti, le chef de file du mouvement a explicité certaines des propositions qu'il considère primordiales. Ainsi, tout en soulignant la «primauté» de la Constitution sur les autres lois, il affirmera que la révision de la loi suprême qui doit se faire par voie référendaire, afin, poursuit-il, «de permettre au peuple d'exprimer son avis», doit impérativement se faire avant toutes les autres lois à réviser. M. Rebaï a aussi insisté sur la définition du régime politique tout en indiquant que sa préférence va au système parlementaire qui «sied à l'étape actuelle». S'exprimant sur les échéances électorales à venir, Fateh Rebaï a plaidé pour des élections «libres et transparentes», sous supervision de la justice, afin d'édifier des institutions «fortes et crédibles» qui traduisent, selon lui, les attentes et les préoccupations du peuple dans la stabilité, le développement et le progrès. Le recours à la justice pour superviser le déroulement du scrutin a pour objectif de garantir sa transparence, a considéré Rebaï. L'hôte de Bensalah est la deuxième personnalité à avoir évoqué cette éventualité après Djamel Aïdouni du Syndicat national des magistrats (SNM).