Malgré que les blindés de l'Arabie saoudite bloquent des rues de Manama, des militants ont appelé hier à des manifestations à Bahreïn, le jour où l'armée retirait ses unités de Manama en application de la levée de l'état d'urgence imposé depuis la mi-mars. Dans un message mis en ligne sur Facebook, «la coalition des jeunes de la révolution du 14 février» appelle les Bahreïnis à manifester pour prouver que «notre révolution ne s'arrêtera que lorsque le peuple aura arraché son droit à l'autodétermination». Une manifestation est prévue à Manama en fin d'après-midi alors que la population dans certains villages a été invitée à manifester durant la journée. Selon elle, «une marche sera organisée aussi vendredi en direction de la place de la Perle», épicentre de la contestation, que les autorités ont rasée en mettant fin par la force à la mi-mars au mouvement de protestation. Ces appels à des manifestations interviennent alors que les forces de sécurité et de la Garde nationale ont commencé à se déployer sur les principales avenues de la capitale et autour des bâtiments publics, selon des habitants. Dans un communiqué, Amnesty International a mis en garde contre un recours «excessif» à la force contre les protestataires qui ont prévu de manifester. «Les autorités ne doivent pas commettre les mêmes erreurs qu'en février et en mars, lorsque de larges protestations pacifiques ont été violemment réprimées par les forces de sécurité», écrit le directeur d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord, Malcolm Smart. La situation demeure tendue à Bahreïn, depuis la répression à la mi-mars des protestations populaires réclamant des réformes. La vague de protestations et sa répression ont fait entre la mi-février et la mi-mars 24 morts, selon Manama. Quatre manifestants sont morts, depuis, en détention.