Alors que la capitale libyenne Tripoli a été une nouvelle fois la cible de raids aériens de l'Otan dimanche soir, des médias font état de l'entrée hier matin des insurgés libyens dans la ville de Yafran, à environ 120 km au sud-ouest de la capitale. La ville semble avoir été désertée par les forces de guide libyen Mouammar Kadhafi. «Les insurgés disent qu'ils ont pris la ville», selon des correspondants de presse. «Nous sommes dans la ville et il n'y a aucun signe de présence des forces de Kadhafi», ont dit des insurgés cités par les mêmes sources dont les correspondants disent «avoir vu des drapeaux des insurgés et des affiches et des portraits de Kadhafi détruits». Entre temps, les hélicoptères de combat britanniques et français Apache sont entrés en action, ciblant notamment Brega, verrou sur la route de la capitale libyenne. Au moins cinq explosions ont secoué Tripoli dimanche soir, tandis que des avions étaient entendus dans le ciel. Une première détonation a retenti vers 21 h, suivie d'autres plus puissantes quelques minutes plus tard. Des hélicoptères Apache britanniques ont mené samedi une nouvelle attaque près du site pétrolier de Brega, la position la plus à l'est des forces pro-Kadhafi, a annoncé dimanche le ministère de la défense britannique. La veille déjà, Brega avait été la cible des tirs de ces appareils très utilisés en Irak et en Afghanistan. Les Apache ont décollé du porte-hélicoptères HMS Ocean, actuellement au large des côtes libyennes, et ont détruit un lance-roquettes avant de regagner le navire sans encombre. Parallèlement aux opérations menées par ces hélicoptères, des avions de combat britanniques Tornado ont participé à une «attaque de grande ampleur» avec d'autres appareils de l'Otan contre un dépôt de missiles anti-aériens à Tripoli, a ajouté le ministère. En engageant des hélicoptères de combat sur le théâtre libyen, plus flexibles et plus précis que les avions, l'Otan tente d'éviter l'enlisement de ce conflit plus de deux mois après le début de l'intervention internationale le 19 mars.