Bien que le ministre ait rencontré dimanche les représentants du syndicat UGTA pour leur annoncer une augmentation des salaires de 30% avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, les travailleurs de la poste semblent décidés à poursuivre leur mouvement de grève. De rares postes ont fonctionné hier grâce au service minimum, dont celle de Hydra qui fait office depuis le début de la grève de «poste de secours». Hier, le bureau de poste situé à la rue Hassiba Ben Bouali était envahi par des centaines de citoyens, soit pour retirer leur argent ou leur pension, soit pour acheter des timbres fiscaux. Il faut savoir qu'en cette période, des millions d'Algériens cherchent à retirer leurs paies des bureaux d'Algérie Poste. On avance le chiffre de 16 millions de citoyens possédant un compte CCP. Malgré cela, les travailleurs campent sur leurs positions. Pas de reprise de travail tant que les décisions de la réunion du 12 avril ne sont pas appliquées. Le bras de fer entre les grévistes et la direction d'Algérie Poste risque de perdurer, puisque la DG d'Algérie Poste a prolongé l'entrée en vigueur des décisions «jusqu'au 26 juin». Les contestataires disent, avancement de date ou pas, «nous continuerons la protesta. Nous avons attendu un mois pour que les décisions soient appliquées en mai. Et maintenant, ils retardent. Nous continuerons à faire grève jusqu'à satisfaction de nos revendications». Du côté d'Algérie Poste, «il faut attendre le 26 juin pour appliquer les décisions. Une partie des revendications des travailleurs a déjà été prise en compte». Cependant, les protestataires focalisent sur les augmentations de salaires, qui doivent être revalorisés de 30%, ainsi que le recouvrement des primes individuelles et collectives. La décision d'augmenter les salaires sera annoncée par le ministre demain. Cela pourrait calmer les grévistes. En attendant, c'est le citoyen qui est pris en otage.