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Les paramédicaux dénoncent «l'arbitraire» du directeur Ils ont tenu hier un sit-in pour protester contre la suspension de trois de leurs collègues du CHU de Tizi Ouzou
Les travailleurs paramédicaux du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou sont sortis de leur mutisme. Lors d'un sit-in tenu hier matin devant la direction de l'hôpital, les protestataires ont dénoncé «une gestion arbitraire de trop», du directeur de l'établissement hospitalier. Environ 300 travailleurs affiliés au Syndicat national des paramédicaux (SAP), du CHU de Tizi Ouzou, ont pris par à cette action. La goutte qui a fait déborder la coupe, selon le secrétaire général de ladite section, Mohamed Tiab, est «la suspension de trois de nos collègues d'une façon arbitraire et sans aucune raison». La décision du directeur fait suite à la rupture de l'oxygène survenue dernièrement dans la citerne qui alimentait tous les services. Mais, il faut le préciser, selon M. Tiab, «il s'agit d'un appareil indiquant le volume résiduel de l'oxygène qui ne fonctionnait pas depuis longtemps, mais la direction n'a rien fait pour venir à bout du problème, malgré les fax d'alerte envoyés». Ainsi, trois travailleurs dont deux du service pharmacie et un agent ont été suspendus par le directeur, et devront passer en conseil de discipline le 14 juin. «Au lieu d'acheter un autre appareil qui ne coûte que près de 200 000 DA, la direction a préféré se doter de trois véhicules de luxe», dénonce M. Tiab. Et son collègue d'enchaîner : «Ce sont des voitures qui ne serviront que pour leur (les responsables, ndlr) prestige.» Il faut dire que le pire a été évité lorsque la rupture est survenue en déclenchant les systèmes d'urgence dans tous les services. Mais ces systèmes ne peuvent servir que les besoins de 24 h, explique un autre travailleur. «Heureusement que l'approvisionnement est arrivé à temps, sinon ça aurait été une catastrophe», a-t-il dit. Le sit-in du collectif des surveillants médicaux sous la houlette du SAP Le collectif a tenu, dans une pétition adressée au directeur de l'établissement hospitalier, à dénoncer «la manière expéditive et humiliante réservée à leurs collègues de la pharmacie», li-t-on dans le document dont nous détenons une copie. Le collectif qui se dit «partisan de la discipline refuse que les surveillants médicaux soient sacrifiés comme des fusibles à chaque fois que se pose un problème, en dehors de leurs prérogatives». Il demande ainsi «de réhabiliter d'urgence» les travailleurs suspendus, et «étudier les éventuels cas à venir avant de passer à la sanction». Mais, selon ce qui se dit, «le directeur est allé loin dans ses dépassements demandant aux personnes suspendues de quitter le syndicat pour être rétablies à leur poste», dénonce M. Tiab. Par ailleurs, sur la gestion jugée «tyrannique» du directeur du CHU, M. Tiab nous fera savoir que «la tenue d'une assemblée générale sur les dernières décisions ayant suivi la grève nationale des paramédicaux a été refusée à 4 reprises». La dernière correspondance a été envoyée en date du 1er juin. Plusieurs raisons «qui ne tiennent pas la route ont été avancées par le directeur pour nous refuser la tenue de cette assemblée, allant jusqu'à nous demander de préciser l'ordre du jour», dira-t-il. Ce n'est pas tout ! Car, selon le même interlocuteur, un syndicaliste suspendu depuis 4 ans et réintégré par le ministre de la Santé lors de sa dernière visite dans la wilaya, est toujours sans salaire. «Nous l'avons interpelé à ce sujet, mais il n'a pas donné suite à notre demande», explique M. Tiab. Les paramédicaux ont décidé à l'issue du sit-in d'hier de marquer une autre journée de protestation le 14 juin prochain, date d'introduction en conseil de discipline des travailleurs suspendus, et d'organiser l'assemblée générale du SAP du CHU, le 15 de ce mois.