Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, a été reçu jeudi par la commission des consultations politiques présidée par Abdelkader Bensalah. Il entame sa déclaration à l'issue de sa rencontre de plus d'une heure et demie par une précision de taille soulignant que le FLN n'a remis aucune proposition sur la révision constitutionnelle à cette instance. «Je veux rappeler que pour la révision constitutionnelle, nous avons laissé la question ouverte. Les propositions retenues lors de la dernière cession du comité central ont été transférées à la base militante. Nous avons convenu avec les membres de la commission des consultations que nous communiquerons le reste des propositions sur la loi fondamentale du pays après la récolte des avis de la base et son adoption lors de la prochaine cession du comité centrale», a-t-il souligné. Cette déclaration n'a pas empêché le SG du FLN d'exposer certaines idées sur la vision de son parti à propos de la relation entre les trois pouvoirs régissant le régime politique. Une déclaration reflétant plusieurs contradictions et une ambigüité sur la position de l'ex-parti unique sur ce sujet. Le SG a estimé que pour garantir l'équilibre entre les pouvoirs, il y a lieu d'opter pour «un pouvoir exécutif bicéphale représenté par le président de la République et le Premier ministre issu de la majorité parlementaire, avec le renforcement des prérogatives de l'assemblée, tel qu'a été préconisée par la majorité des membres du CC». Il souligne à ce propos que «cela n'est pas un retour à la situation actuelle» et fournit encore des éléments de précision à ce propos. «Lors de la réunion du CC, certains ont plaidé pour le régime parlementaire, d'autres pour le présidentiel et la majorité a opté pour le semi-présidentiel. Un régime qui définit les prérogatives du chef de l'Etat et du Premier ministre avec le renforcement de la mission de contrôle du Parlement sur le gouvernement», dira Belkhadem. Le SG du FLN propose de confier l'entière opération de l'application des réformes politiques engagées par le président de la République au pouvoir législatif. Belkhadem a enchaîné sur les autres propositions en plaidant pour la création d'un commissariat de la République qui aura pour mission de «faire respecter les droits de l'homme et les libertés individuelles». L'organisation des élections doit être confiée à «une instance suprême nationale, qui soit neutre, indépendante, autonome financièrement et administrativement et aura pour mission de superviser le processus électoral depuis l'élaboration des listes des votants jusqu'au dépouillement». Belkhadem estime que cette commission est complètement différente de la commission nationale de surveillance des élections et constitue un des principes retenus pour «garantir la transparence et la crédibilité du processus électoral et réduire les cas d'abstention enregistrés dans les échéances précédentes», a-t-il noté. A propos de la représentativité dans les assemblées élues, le SG du FLN est favorable à l'élaboration d'une loi organique garantissant une représentativité qui varie entre 20 et 30% au niveau des communes, des wilayas et des instances nationales. La nationalité des fondateurs de partis Le FLN estime qu'il faut trancher la nationalité des fondateurs et leaders des partis politiques. Le règlement des conflits au sein des formations politiques et dans le processus électoral est du ressort de la justice. M. Belkhadem a appelé à la distinction entre le domaine d'action des associations et celui des partis politiques. Pour ce qui concerne le domaine de l'information, le SG du FLN a appelé à l'ouverture d'un débat national pour aboutir à un consens sur les questions fondamentales régissant ce secteur, à l'instar de l'installation des hautes instances qui régulent la profession comme le conseil de l'information et celui de l'éthique. Il a plaidé pour l'élaboration d'un statut du journaliste à qui il faut attribuer une partie des bénéfices publicitaires ainsi que la levée de tous les délits de presse et les blocages entravant la liberté d'expression et l'accès à la source d'information. Abdelaziz Belkhadem estime que l'ouverture du champ audiovisuel est inévitable mais cette question sera régie par des cahiers des charges définissant les lignes rouges à ne pas dépasser.