Le procès de l'enlèvement des 15 touristes étrangers dont 10 de nationalité allemande a été reporté à la prochaine session criminelle. La décision du report a été prise jeudi par le magistrat en raison de l'absence de l'avocat de l'accusé, à savoir Me Khanouf Hadria. Une affaire dans laquelle Kamel Djermane, le bras droit du chef terroriste dans le Sahara algérien, Abderrezak El Para est impliqué. Ce report n'est pas le premier puisque la défense de Djermane avait révélé auparavant à la presse qu'elle exigeait la présence d'Abderrezak El Para au procès de son client pour être entendu en tant que témoin dans cette affaire. Une demande qui a semé le doute pendant longtemps sur le sort réservé à El Para, avant que le ministre de la justice, garde des sceaux, ne déclare que «Saïfi Amar dit Abderrezak El Para se trouvait en détention en vertu des dispositions de l'ordonnance présidentielle relative à la levée de l'état d'urgence (...) Son affaire est désormais entre les mains de la justice». Il est utile de rappeler qu'en date du 23 mai 2009, le tribunal criminel avait déjà condamné à la perpétuité par contumace, dans la même affaire, les accusés Gouaz Lakhdar, Allouane Imad Abdelouahab Ahmed (Yéménite) et Sahraoui Nabil, alors que l'affaire de l'accusé Djermane Kamel avait été renvoyée. Selon les informations contenues dans l'arrêt de renvoi, les services de sécurité libyens ont livré en date du 14 juillet 2007 aux services de sécurité algériens le terroriste Djermane, alias Billal dit Abou Abdeldjalil, qui avait été remis aux services de sécurité libyens par le mouvement tchadien pour la démocratie et la justice. C'est à ce moment que l'accusé Djermane avait reconnu, au cours de l'instruction judiciaire, sa participation à plusieurs opérations terroristes depuis son adhésion au GSPC en 1993 et effectué de nombreux déplacements entre les phalanges et les groupes de l'organisation terroriste. L'accusé avait reconnu aussi que le groupe de Abderrezak El Para, dont il faisait partie, a dressé une embuscade dans la région d'Illizi aux propriétaires de sociétés implantées au Sahara, au cours de laquelle les terroristes ont enlevé plusieurs ressortissants étrangers et se sont emparés d'appareils GPS et de sommes d'argent en monnaie européenne (euro). Il a aussi reconnu qu'après les négociations par radio entre El Para et le wali de Gao (Mali), 14 otages ont été libérés moyennant une rançon de 5 millions d'euros que El Para a utilisée pour l'achat d'armes.