Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a affirmé jeudi que l'accord conclu récemment à Alger par la compagnie nationale d'hydrocarbures Sonatrach et la firme espagnole Gas Natural comporte «des avantages financiers» pour la partie algérienne. Le ministre explique en marge d'une plénière à l'APN que ceux-ci se traduisent notamment par l'entrée de Sonatrach dans le capital de Gas Natural, et la cession «d'une partie des actifs de Sonatrach dans (le gazoduc) Medgaz» à la compagnie gazière espagnole. Qualifiant d' «intéressant» l'échange d'actifs pour les deux sociétés, le ministre s'est félicité du fait que les deux compagnies aient mis fin à leurs différends sur les prix du gaz algérien exporté vers l'Espagne. Pour rappel, les deux parties ont signé à Alger, il y a une dizaine de jours, un accord qui a mis un terme à leurs litiges sur les contrats de vente de gaz, et se sont engagées à coopérer dans des projets énergétiques futurs. Sonatrach avait annoncé vendredi dernier son entrée dans le capital de Gas Natural à hauteur de 3,85%, soit un montant de l'ordre de 514,7 millions d'euros. La politique de Sonatrach sur le plan international «est d'être toujours offensive», a par ailleurs indiqué M. Yousfi, en réponse à une question sur la démarche de la firme nationale pour défendre ses parts de marché en Europe. Il a fait savoir, d'autre part, que la partie algérienne était toujours en discussion sur le dossier de la compagnie pétrolière américaine Anadarko, sans donner plus de détails. L'Algérie, le Qatar et la Russie «ne sont pas en concurrence, ni en conflit» sur les prix du gaz sur le marché international, a encore indiqué le ministre. «Nous sommes complémentaires, nous ne sommes pas concurrents», a-t-il précisé. La demande en électricité durant l'été sera couverte Interrogé en marge de la plénière sur les demandes en électricité pendant l'été, M. Yousfi qui a tenu a rassurer que toutes les mesures ont été prises par Sonelgaz pour cette demande, a estimé que les demandes sont dues à l'utilisation intensive des appareils de climatisation dans les foyers. «Sonelgaz a pris toutes les précautions pour satisfaire les besoins du marché national et des citoyens en électricité» durant l'été où la demande est très forte, a affirmé le ministre, indiquant que Sonelgaz entreprend des investissements pour assurer un équilibre entre la demande et l'offre». Tout en imputant l'accroissement de la demande sur l'énergie électrique durant l'été à «l'utilisation intensive des appareils de climatisation dans les foyers», M. Yousfi affirmera qu'il y a «une course» contre cet accroissement. D'autre part, le ministre a souligné que la grève déclenchée par les travailleurs de la raffinerie d'Adrar n'a pas influé sur l'approvisionnement du marché national en produits pétroliers, précisant que ce sont «les régions du sud qui en ont pâti». Desertec : «Nous exigeons l'ouverture du marché européen» En réponse à une question sur la participation de l'Algérie au projet d'énergie solaire «Desertec «, le ministre a indiqué que l'Algérie exige «la participation à l'investissement dans les équipements d'énergie solaire en Algérie que ce soit pour le marché national ou pour l'exportation». La partie algérienne, a poursuivi le ministre, veut que la partie européenne ouvre son marché mais «l'Europe a une loi qui ne lui permet pas jusqu'à l'heure d'ouvrir son marché», a précisé M. Yousfi. «Nous négocions avec eux (les responsables du projet Desertec). S'ils veulent que nous développions et exportions nous-mêmes l'électricité (vers l'Europe) ils doivent ouvrir leur marché», a-t-il ajouté. La partie européenne dans ce méga projet énergétique «devra peut-être à l'avenir ouvrir son marché», a rappelé M. Yousfi, avant d'assurer que «nous n'allons pas investir dans ce projet tant que nous n'avons pas des assurances que le marché européen va s'ouvrir». Par ailleurs, et en réponse à une question orale d'un membre de l'APN sur l'approvisionnement d'Alger en gaz naturel, M. Yousfi a affirmé que l'objectif escompté était la couverture de la wilaya d'Alger à hauteur de 74%, après l'achèvement des programmes de raccordement en gaz de ville en cours actuellement dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. Le taux de couverture de la capitale en gaz naturel est estimé actuellement à 53%, a-t-il souligné, précisant que la moyenne nationale était de 46%. M. Yousfi réaffirme l'interdiction d'exploiter les carrières et les sablières au niveau des régions humides et du littoral. Dans un autre registre, il a affirmé en réponse à une question d'un député que «le ministère a décidé de ne pas octroyer de titre ou d'autorisation d'exploitation des carrières situées dans les régions humides protégées et tout au long du littoral ainsi que les régions classées zones humides».