Suite à l'annulation de son contrat de réalisation du projet Gassi Touil, Gas Natural veut prendre sa revanche. Le torchon brûle entre Sonatrach et Gas Natural. La société espagnole ne compte pas lâcher prise. Après l'annulation du contrat portant sur la réalisation du projet Gassi Touil par Sonatrach, la compagnie espagnole souhaite saboter la commercialisation des produits énergétiques algériens en Espagne. D'ailleurs, la compagnie ibérique a déposé un recours auprès du tribunal espagnol de Madrid contre la décision de la commission nationale de l'énergie espagnole. Celle-ci consiste en la levée des contraintes imposées à l'entrée de la Sonatrach sur le marché espagnol. C'est ce qu'a rapporté le journal économique espagnol Cinco Dias dans son édition de mercredi. Cette action ouvre un nouvel épisode dans le différend opposant Sonatrach à Gas Natural. Or, cette fois-ci, les conséquences risquent d'être désastreuses sur le plan économique. Pourquoi? parce qu'il s'agit de réduire la part de Sonatrach sur le marché espagnol. Ce qui risque sérieusement de compromettre le projet du gazoduc Medgaz. La compagnie espagnole ne veut pas encaisser seule les pertes. Après avoir perdu un marché de 5 milliards de dollars, Gas Natural s'acharne davantage contre Sonatrach. C'est pourquoi elle tente d'empêcher l'entrée de Sonatrach sur le marché espagnol. Au cas où la commission trancherait en faveur de la compagnie espagnole, le projet sera certainement condamné à ne pas voir le jour. Ainsi, Alger ne pourra plus commercialiser de grandes quantités de gaz sur le marché espagnol. A travers ce gazoduc, l'Algérie s'engage à livrer 8 milliards de m3 de gaz sur le marché espagnol à partir de 2009. En juillet dernier, la commission nationale de l'énergie du ministère de l'Industrie espagnol, rappelons-le, avait levé toutes les conditions qui étaient imposées à l'entrée de la Sonatrach sur le marché espagnol via le projet Medgaz, sous prétexte que la Sonatrach domine le marché du gaz espagnol, du fait de l'augmentation de sa contribution à Medgaz à plus de 25%, en s'alliant à d'autres compagnies. Avec l'aide de ses partenaires, Sonatrach a obtenu son annulation. Aujourd'hui, c'est Gas Natural qui introduit un recours à son tour devant le tribunal national espagnol. Le département de Khelil risque de payer cher la décision d'annulation du contrat. Même si aucun partenaire n'a été engagé pour la réalisation du projet, il n'en demeure pas moins que la partie espagnole a du mal à avaler la pilule. «Après la résiliation du contrat avec ses partenaires Repsol et Gas Natural, Sonatrach va reprendre seule le projet», a affirmé, à maintes reprises, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. «Sonatrach n'a pas de partenaire et ne prendra aucun partenaire dans ce projet», a-t-il tranché. En optant pour un partenaire étranger, explique-t-il, Sonatrach voulait accélérer les travaux de réalisation. Le ministre a complètement démenti les informations rapportées par la presse faisant croire que le projet a été confié au français, GDF. M.Khelil avait estimé que Sonatrach est capable de prendre en charge le reste du chantier.