La wilaya de Tizi Ouzou se caractérise par l'existence de deux marchés de gros en fruits et légumes. Le marché autorisé de Tala Athmane, à l'est du chef-lieu de wilaya et le marché informel, érigé près de la voie ferrée à Tadmaït, à 20 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya. Pour rappel, le marché de gros en fruits et légumes a été fermé et son site abrite aujourd'hui un lycée, un collège et un chantier pour la construction d'une antenne de la bibliothèque nationale. Le marché a été transféré pour de nombreuses raisons dont la dégradation anarchique, non-respect des règles d'hygiène, prolifération des activités informelles, absence de sécurité, développement de fléaux sociaux à l'intérieur du site et à ses abords immédiats. Le marché de Tala Athamne en déperdition Le site de Tala Athmane et sa zone industrielle relevant de la commune de Tizi Ouzou est un quiproquo en soi. Ce territoire est en principe situé sur des terres relevant de la commune d'Aït Aissa Mimoun (AAM). Or, il a été transformé à ce qui peut être qualifié «d'isthme» loin de la mer ! pour y parvenir, le voyageur doit d'abord sortir du territoire de la commune de Tizi Ouzou, s'engouffrer dans celui de AAM avant d'atterrir de nouveau dans celui de Tizi Ouzou. Les terres de cette zone appartiennent à des habitants de cette dernière commune (AAM) et le village Tala Athmane dépend administrativement de la commue de Tizi Ouzou. Depuis son ouverture, ce marché a traversé des situations complexes. Il est dans une situation presque identique à celle qui le caractérisait avant son transfert. Il est surtout marqué par une double anarchie sur les plans fonctionnement et organisation. Toutes les tentatives d'y remédier sont restées vaines et se sont heurtées à des blocages. Il est donc évident que cet état de fait ait eu comme résultat une sensible baisse de la fréquentation par de nombreux mandataires qui préfèrent s'installer au niveau de celui de Tadmaït. Ce marché illégal et non autorisé a été ouvert ou plutôt érigé sur la voie ferrée suite à un mouvement de protestation contre celui de Tala Athmane, mouvement mené par un nombre non négligeable de mandataires qui se sont contentés juste de prendre attache avec l'APC de Tadmaït pour son implantation. Sa fermeture a été prononcée par arrêté du wali datant du 21 décembre 2003, mais il fonctionne à ce jour. Cet arrêté n'a jamais été exécuté et le gros de l'activité de distribution de fruits et légumes au niveau de la wilaya s'effectue encore au niveau de ce marché qui se tient sur un terrain vague. Il est surtout caractérisé par l'apparition de plusieurs fléaux dont l'insécurité. Le projet de Tadmaït abandonné Le projet de réalisation d'un nouveau marché de gros à Kaf Lagab, comme initié par les pouvoirs publics a été tout simplement abandonné. Ce qui est ahurissant dans cette histoire, c'est que l'étude a été bel et bien finalisée avant que le projet ne soit abandonné et l'enveloppe financière qui lui a été allouée ne soit, à son tour, réorientée au profit d'une autre wilaya par le conseil de l'investissement. Selon un rapport de la direction du commerce de la wilaya de Tizi Ouzou, la décision d'abandonner ce projet a été prise suite à une intention d'un investisseur privé de réaliser un marché de gros en fruits et légumes à Tizi Ouzou. Le même rapport ajoute que cette situation ne manque pas de provoquer et de susciter l'inquiétude sans cesse grandissante des mandataires grossistes qui continuent d'exercer leurs activités dans des conditions déplorables. Les mandataires grossistes, les responsables de la direction du commerce, les commerçants détaillants et les consommateurs estiment aujourd'hui qu'il est plus que nécessaire d'inscrire une nouvelle opération pour la réalisation d'un nouveau marché de gros au niveau de cette wilaya. Il est à signaler fort à propos qu'en l'absence d'une véritable politique commerciale en la matière, et eu égard à l'anarchie et l'instabilité qui caractérise ce créneau, les prix des fruits et légumes connaissent des fluctuations imprévisibles. Parfois, le prix d'un produit, comme celui de la tomate par exemple et pour illustrer, connaît une instabilité chronique. Il y a quelques jours seulement, elle était cédée à 90 dinars le kilogramme et trois jours après, le prix a chuté de près de la moitié pour retomber à 50 dinars. Vers la réhabilitation de 14 entités Afin de parer à l'urgence et de redresser un tant soit peu cette situation peu reluisante de ce secteur névralgique, il a été décidé de réhabiliter quatorze marchés hebdomadaires de détails, dans le cadre du programme sectoriel de développement (PSD) dont celui de Boudjima, d'Azazga, les deux marchés de Larbaâ Nath Irathen, celui de Aïn el Hammam, de Ouadhias, de Boghni, de Draâ El Mizan, de Tizi Ghennif. Les responsables du secteur du commerce estiment que l'impact de ce projet sera certainement positif et sur les intervenants proprement dits et sur le consommateur.