Le ministre de l'Education dément la fausse rumeur qui prétend que les résultats du bac sont déjà connus et assure – ou «rassure» – les noms des heureux reçus ne seront affichés que le 11 juillet prochain. Mais il ne dément pas la «vraie rumeur» qui dit que le taux de réussite de l'ensemble des examens scolaires de changement de palier sera gonflé au maximum et qu'une instruction orale aurait été transmise aux correcteurs pour avoir la main légère au moment de l'attribution des notes. Pourtant, il n'y a pas vraiment de quoi s'enflammer : un peu plus de 70% de réussite au brevet d'enseignement moyen, ce n'est pas vraiment une performance quand on sait que cet examen permet à peine d'accéder au lycée, ce qui devrait être possible pour tous, à quelques rares exceptions près. Quand on sait que sous d'autres latitudes on n'est plus très loin du 100% au… bac, que la mention a pris la place de l'admission dans les «sujets d'angoisse» des candidats et des parents, on mesure mieux le niveau d'ambition des responsables de l'éducation nationale qui nous somment presque de jubiler parce qu'il y a à peu près 30% de collégiens qui ne vont pas atteindre le cycle secondaire ! Mais non seulement ce taux de réussite n'est pas brillant dans l'absolu, il serait en plus le résultat d'un coup de pouce officiel dicté par une «conjoncture» où on veut décidément faire plaisir à trop de monde et à n'importe quel prix. Si avec «tout» ça on n'est parvenu qu'à 70% de réussite au BEM… Il faudra aussi apprécier les «précisions» par lesquelles M. Benbouzid nous invite à mesurer notre bonheur : «C'est la première fois qu'on atteint un taux de 70%. Nous sommes en train de battre un record que nous n'avons jamais atteint auparavant.» Nous ne sommes pas loin des jubilations du ministre de l'Industrie d'un pays d'Europe de l'Est qui, au milieu des années 70, s'enflammait du fait que sa production de réfrigérateurs avait doublé en une année. En fait, son unique usine en la matière se réduisait à un atelier qui sortait quelques milliers de frigos par an et on venait d'ouvrir… un autre atelier ! On ne connaît pas la part de l'atelier – conjoncture dans cet exceptionnel taux de réussite au brevet d'enseignement moyen, mais on devine son impact sur la qualité de l'enseignement dont le niveau se passe déjà de commentaire. Une qualité qui, selon le ministre de l'Education, n'est pas en reste dans les résultats de cette année, puisqu'il nous invite aussi à admirer le nombre de candidats reçus avec mention qui aurait… doublé dans la foulée. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir