La distribution des logements sociaux est souvent à l'origine des mécontentements de la population, s'accordent à dire des députés rencontrés hier en marge de la journée parlementaire organisée à l'APN, traitant des programmes de l'enseignement scolaire et universitaire. Les raisons de ce mécontentement sont liées notamment «au retard enregistré dans l'attribution des logements par les commissions siégeant au niveau des daïras», estime le député indépendant Meziane Belkacem, élu de la wilaya de Béjaïa. Ce retard provoque, selon la même source, un cumul de demandes que l'on ne peut pas toutes satisfaire au moment de la distribution. «Je suis originaire de la wilaya de Béjaïa, et je peux vous assurer que cela fait dix ans qu'il n'y a pas eu de distribution de logements à caractère social dans cette wilaya. Il y a donc un cumul de la demande que l'on est incapable de satisfaire en une seule opération.» S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, un autre parlementaire fera savoir que dans plusieurs cas, «la distribution des logements sociaux est entachée d'irrégularités». Plus explicite, il dira que «dans bien des cas, ce sont des gens qui sont à l'abri du besoin, mais qui ont le bras long qui bénéficient d'un logement à chaque fois qu'il y a une opération de distribution». Les propos du parlementaire s'inscrivent dans la même logique que la déclaration du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui a déclaré sur le plateau de la télévision algérienne que «la distribution de logements fait l'objet de beaucoup de cafouillages». D'autre part, un autre parlementaire de la wilaya de Ouargla a indiqué que ces remous ayant lieu à chaque distribution pourraient être évités s'il y avait un «contrôle plus accentué en la matière». En ce sens, il a qualifié de grave anomalie le fait que des citoyens qui ne sont nullement dans le besoin en matière de biens immobiliers soient inscrits sur des listes d'attribution de logements sociaux. La suite est connue : le risque d'émeutes n'est pas loin.