La France s'est félicitée hier de la détermination du roi du Maroc à surmonter les obstacles avec l'Algérie pour la construction d'un Maghreb «intégré et prospère». Ce sont là les termes du porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal , qui a réagi hier au message adressé par le roi Mohammed VI à Abdelaziz Bouteflika à l'occasion de la fête de l'Indépendance, célébrée le 5 juillet. La France a déploré «la persistance de blocages dans cette relation bilatérale» entre l'Algérie et le Maroc. Pour Paris, ces blocages constituent «un obstacle à la construction d'un Maghreb», soulignant que la construction du Maghreb «représente un objectif d'autant plus important dans le contexte du printemps des peuples arabes». «Nous nous réjouissons de cette annonce forte visant au rapprochement entre l'Algérie et le Maroc, deux pays avec lesquels la France entretient des relations particulièrement étroites et denses», a encore déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Ces déclarations démontrent que Paris est également impatiente de voir notamment les frontières algéro-marocaines réouvertes, alors que l'Algérie a refusé cette éventualité pour diverses raisons. Il faut savoir que la réouverture des frontières profitera aux Marocains et aux entreprises françaises ainsi qu'européennes. Le marché algérien est considéré comme une cible potentielle et un débouché sûr pour les multinationales qui ont élu domicile dans le pays voisin, d'où l'empressement de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international à appeler sans cesse à la création d'un Maghreb économique. La suppression du visa instauré unilatéralement par le Maroc en 1994 a démontré aux autorités algériennes que les Marocains étaient les plus grands perdants. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a exclu à la fin du mois de mai l'éventualité de la réouverture des frontières, fermées depuis 1994, ajoutant que les responsables marocains s'adonnent à des manœuvres malsaines, notamment en activant des lobbies accusant l'Algérie d'envoyer des mercenaires en Libye. Ce qui laisse comprendre qu'il n'y a absolument aucune urgence à envisager l'ouverture des frontières.