Le gouvernement vient de fixer de nouvelles attributions au ministère chargé de la Communication qui se dote par la même occasion d'une nouvelle organisation de l'administration centrale et de l'inspection générale. Trois décret exécutifs signés en ce sens le 12 juin par le Premier ministre Ahmed Ouyahia viennent en effet de paraître au Journal officiel. Le premier texte, qui est le plus important, porte sur les attributions. «Dans le cadre de la politique générale du gouvernement et de son plan d'action», le ministère de la communication «exerce ses attributions sur l'ensemble des activités liées à la promotion, la consolidation de la démocratie et de la liberté d'expression ainsi qu'au développement de la communication». Il rend compte de l'exercice et des résultats de son activité au Premier ministre, aux réunions du gouvernement et au Conseil des ministres, indique le décret y afférent. Suivant ce texte, il apparaît clairement que le gouvernement attend de l'équipe que dirige actuellement Nacer Mehal, l'élaboration de tout l'arsenal juridique susceptible d'organiser les différentes activités liées à ce secteur qui souffre d'un vide juridique jamais comblé depuis l'entrée en vigueur de la loi 90-07 du 3 avril 1990 relative à l'information. La publicité, les sondages d'opinion, l'audiovisuel et la presse électronique attendent toujours d'être juridiquement encadrés. Comme il a été précisé dans l'article 4 du décret reprenant l'ancien texte datant d'août 2004, le ministère est chargé «d'étudier et de proposer les textes législatifs et réglementaires relatifs aux activités du secteur». Le premier texte à être proposé au gouvernement pour approbation devrait être le nouveau code de l'information. Les missions du ministère ne s'arrêtent pas à l'élaboration des textes législatifs. Ainsi, au titre de «promotion et consolidation de la démocratie et de la liberté d'expression», ce département est chargé aussi «de contribuer à sensibiliser les institutions et les citoyens sur le respect des libertés fondamentales, des libertés de la presse et d'expression». Dans le même chapitre, il est attendu de lui la promotion de la diffusion d'une information «plurielle, responsable et objective», de veiller à la régulation des activités de communication, y compris celles liées aux médias électroniques (journaux, radios et télévision sur internet) de concert avec les entités de régulation. La nouveauté réside aussi dans le fait de prévenir la concentration des titres et organes de presse de l'influence financière, politique ou idéologique en proposant les textes législatifs ou réglementaires appropriés. Enfin, le ministère veille à la mise en œuvre des conventions et accords internationaux auxquels l'Algérie a souscrit en ce domaine.