Après l'installation de la commission nationale des boulangers, la corporation attend toujours une prise en charge effective de leurs doléances, soulevées au ministre du Commerce, Mustapha Benbada, le 13 avril dernier. N'écartant pas la possibilité de revenir à la charge, les boulangers exigent une marge bénéficiaire de 20%, sachant que celle accordée actuellement ne dépasse pas 4%. En attendant, ils préfèrent temporiser et espérer de nouvelles mesures du ministère pour les subventionner et leur assurer un revenu «honorable». S'appuyant sur les augmentations des charges recensées depuis 1996, les boulangers s'estiment lésés dans leurs droits. Contacté par nos soins, M. Kalafat, président de la Fédération nationale des boulangers, a rappelé que le prix de la baguette de pain est toujours maintenu, et ce, en dépit des augmentations enregistrées sur les charges que doit supporter le boulanger (la main-d'œuvre, les équipements, le gaz, l'électricité). Selon lui, plus de 80% de boulangeries risquent de fermer à cause des pertes subies. Pour la fédération, c'est tout le métier de boulanger qui est menacé de disparition, si les choses en restent à ce stade. L'organisation revendique une subvention pour toutes les charges qu'ils doivent supporter. Le ministre de tutelle avait, explique l'intervenant, promis de répondre à la requête des boulangers, d'où d'ailleurs l'installation de la commission nationale présidée par le ministre. La commission est chargée de fournir un dossier complet qui doit être présenté lors du Conseil des ministres, et ce, avant le mois de Ramadhan. Se déclarant optimiste, M. Kalafat a avancé que la dernière rencontre a été fructueuse. Le ministre s'est engagé solennellement à répondre aux requêtes des boulangers, restées suspendues depuis des années. Maâmar Hentour, président de la commission en question, n'a pas écarté la possibilité d'aller vers un débrayage national si les revendications ne sont pas satisfaites. La décision sera prise lors du conseil national de la fédération. Au mois de mai dernier, les boulangers avaient décidé d'observer une grève illimitée, mais après plusieurs rencontres avec le ministre, le débrayage a été gelé. Toutefois, la corporation des boulangers ne compte pas baisser les bras et exige la satisfaction de ses doléances.