Quoi de plus indiqué pour oublier ces journées caniculaires que de voir un spectacle de danse et de chants parmi ceux que présentent les différentes troupes qui participent à cette sixième édition du Festival arabo-africain de danse folklorique ? Les soirées de danse et de chorégraphie, très animées du reste, se poursuivent à Tizi Ouzou depuis mardi. Bien que les conditions climatiques soient rudes ces derniers jours, avec des pics de températures à faire fuir le plus téméraire, l'attraction est toujours au rendez-vous. Vendredi, l'envoûtante ville côtière d'Azeffoun, à 60 kilomètres au nord de Tizi Ouzou, a vibré, à son tour, au rythme des chants et des danses. Une foule nombreuse, composée essentiellement d'estivants et de familles, a été égayée par des troupes de danse, notamment la troupe guinéenne qui a exécuté des danses dont le signe et la symbolique vont jusque dans la cosmogonie de par leur signification et exécution, ou encore celle du Cameroun et de nos voisins tunisiens. Ces troupes professionnelles ont magistralement exécuté des styles de danses traditionnelles spécifiques à chaque pays et à chaque région. La troupe Magass de Guinée a, avec des rythmes de danse mouvementés, présenté les ingrédients de la danse guinéenne dans toute son étendue. Un spectacle tout simplement beau et émouvant à la fois. Des rites et des gestes qui expriment la réconciliation et la paix. De son côté, la troupe Aphrodite, de nos voisins tunisiens, a attiré l'assistance par des danses traditionnelles puisées dans le patrimoine de la chorégraphie tunisienne. Aphrodite n'a laissé personne indifférent. C'est dire que la danse en tant que façon d'être, de vivre, de communiquer, d'exprimer le moi profond commence à être vue en tant que telle. Pour les danseuses et les danseurs de la remarquable troupe des gazelles du Cameroun, «la danse n'exprime pas seulement la joie. La chorégraphie occupe une place importante dans les us et la culture camerounaise et toutes les ethnies qui composent notre pays. Le retour des guerriers par exemple est fêté depuis la nuit des temps par des danses des heures durant. Ça dure parfois jusqu'au petit matin. Tous les habitants de la tribu doivent chanter et danser», nous dira le chef de la troupe camerounaise. La troupe de danse Berbère de France, du Nord Pas de Calais, a aussi émerveillé le public avec des danses sous les airs d'anciennes chansons du regretté Matoub Lounès et Rachid Mesbahi. Le spectacle a été clôturé par un gala animé par Farid Gaya. Cette soirée aura donc marqué cette nuit estivale de la ville d'Azeffoun qui ne veut en aucun cas rester en marge de cette saison déjà qu'elle est des plus courtes.