Les forces du régime libyen ont lancé hier une contre-offensive au sud-ouest de Tripoli, reprenant aux rebelles la majorité du hameau de Goualich où les combats se poursuivent, selon des médias sur place. Les troupes du guide Kadhafi ont réussi à avancer dans ce hameau situé à une centaine de kilomètres au sud de Tripoli et en contrôlent désormais la majeure partie. Mais les rebelles tentent de les repousser et des combats violents se déroulent dans le nord de la localité. Des rebelles sont arrivés par la ville de Kekla, à 15 km plus au nord, pour défendre la cité. Ils ont été surpris par la contre-offensive du régime. Auparavant un commandant et un combattant de l'insurrection avaient annoncé la reprise de la ville par les pro-Kadhafi en soulignant que ces derniers se dirigeaient vers Kekla, enclave rebelle dans les montagnes de Nefoussa. L'armée de Kadhafi a avancé, il n'y avait pas beaucoup de rebelles. Elle a pris le dernier check-point à Goualich, selon le commandant d'un groupe de rebelles à Yefren. Mais il y a toujours des combats à l'arme lourde, au canon anti-char, aux roquettes Grad notamment, selon lui. Un autre combattant arrivant de Goualich, âgé de 19 ans, a déclaré que les combats pour la reprise du hameau avaient commencé par des tirs de Grad. Les soldats sont venus par la route. Sur la position de Goualich il n'y avait que 50 rebelles et deux pick-up montés de mitrailleuses. Les rebelles se sont retirés, a-t-il ajouté, disant avoir quitté Goualich avec la dernière voiture. «Il est impossible jusqu'à présent de trouver une solution politique» avec le régime de Kadhafi, a indiqué hier le colonel Juma Brahim, chef du centre militaire opérationnel pour l'Ouest libyen basé à Zenten. «Jusqu'à présent, il est impossible de trouver une solution politique. Kadhafi veut rester en place et les rebelles ne le veulent pas», a-t-il déclaré alors que la France, fer de lance de l'opération internationale en Libye, a reconnu mardi qu'il y avait bien des contacts avec des représentants du pouvoir. Selon Juma Brahim, Kadhafi cherche à gagner du temps car il est acculé par l'offensive des rebelles de l'Ouest, lancée la semaine dernière pour tenter d'encercler Tripoli. «Au dernier moment, Kadhafi cherche une solution pacifique parce qu'il est affaibli. Tous les soldats et les équipements de l'armée régulière passent dans notre camp un par un. Nous avançons lentement mais nous ne nous arrêtons pas et nous ne faisons pas marche arrière», a-t-il expliqué. Après quatre mois d'une guerre qui risque de s'enliser, la France et des représentants du régime de Tripoli ont fait état mardi de contacts sans qu'il s'agisse de «véritables négociations», et d'une possible issue politique qui impliquerait le départ du pouvoir de Kadhafi. Le colonel a jugé la position de la France, dont le Parlement a voté mardi la prolongation de l'intervention en Libye, «difficile à comprendre» d'un point de vue militaire. Par ailleurs, les pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) ont reconnu le Conseil national de transition en tant que représentant légitime du peuple libyen, rapportent mercredi les médias européens citant le ministre belge des Affaires étrangères, Steven Vanackere. Une délégation du Conseil national de transition conduite par son numéro deux Mahmoud Jibril se trouve actuellement en visite à Bruxelles. Plus tôt dans la journée, M. Jibril a mené des pourparlers bilatéraux avec le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen. De nombreux pays ont déjà reconnu le Conseil national de transition formé par l'opposition libyenne dans la ville de Benghazi comme unique interlocuteur légitime en Libye. La Russie a reconnu le CNT à titre de partenaire au dialogue sur l'avenir de la Libye. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l'Italie et l'Union européenne ont ouvert une représentation à Benghazi.