Mehiaoui a décidé de quitter la présidence du MC Oran. La décision, entérinée lors d'une réunion d'urgence du Conseil administratif, permet, d'une part, au sénateur de la ville d'Oran de passer le témoin à Abdeliliah, président de la section football et, d'autre part, de couper l'herbe sous les pieds de l'opposition qui avait fait de la destitution de Mehiaoui son cheval de bataille. Il y a quelques jours, des supporters chauffés à blanc, avaient fait une descente au siége de la firme Peugeot, domicile de Mehiaoui, pour exiger son départ. Les raisons invoquées par l'opposition pour justifier ses manoeuvres de coulisses sont la mauvaise gestion et surtout le ratage de l'opération de recrutement de l'équipe, confiée à une commission qui n'a pas encore réussi à enrôler un des joueurs ciblés par le club (Boumechra Boualem) et qui n'a même pas pu éviter le départ de Berradja au MCA. Les rapports entre le président du MCO et l'opposition se sont envenimés depuis l'élimination en Coupe d'Algérie face à la JSK. Plusieurs membres de l'opposition avaient dénoncé la manière peu cavalière avec laquelle a été poussé vers la porte de sortie l'ancien coach Cherif El-Ouezani. L'actuel bureau avait reproché à l'ancien entraîneur des erreurs de coaching, de choix de joueurs et surtout un travail de sape qu'il aurait effectué pour contraindre la direction à recruter son frère Abdenour, pensionnaire, à cette époque, de la JSK. Mehiaoui a justifié son départ par la pression qui pesait sur lui et par les multiples entraves qu'il a rencontrées dans sa mission. Il a cité entre autres la crise financière que vit le club et les retards constatés dans l'affectation de la subvention promise aussi bien par la wilaya que par la commune.
Abdelilah réussira-t-il sa mission ? Certains membres de l'opposition estiment que l'arrivée de Abdelilah à la tête du club est, en fait, une façon de permettre à Mehiaoui de garder la main haute sur le MCO. «Il doit ouvrir le capital social de la SSPA pour permettre aux véritables investisseurs de venir. C'est un remaniement qui n'a été décidé que pour consolider sa mainmise sur l'équipe. Depuis son arrivée, il n'a pas réellement investi dans l'équipe qui risque de connaître les pires difficultés la saison prochaine», affirme un membre de l'opposition. Pour parer à cette éventualité, on parle de tractations pour amener Djebbari et Baba, le président du club d'Aïn El-Turck, «à une alliance sacrée qui pourrait réduire de l'influence de Mehiaoui et de ses lieutenants. Ils ont fait du tort à l'équipe qui pouvait facilement briguer une place sur le podium et un bon parcours en Coupe d'Algérie. Le MCO pouvait faire beaucoup de choses cette année, mais ses dirigeants ont tout fait pour casser son ascension», affirment des opposants. Ces derniers soulignent que le nouveau président ne pourra pas redresser la situation. «Au rythme où vont les choses, l'équipe jouera pour le maintien la saison prochaine. Après Berradja, nous risquons de perdre d'autres joueurs. On nous annonce l'arrivée de Hamidi et d'Achiou, mais ces deux joueurs, en fin de carrière ne pourront pas relancer une équipe qui a perdu tous ses cadres», notent-ils. En attendant des jours meilleurs pour l'équipe, l'opposition est décidée à ne pas relâcher sa pression sur l'actuel bureau qui voit sa marge de manœuvre se rétrécir chaque jour un peu plus et qui voit ses contacts avec les potentielles recrues tomber à l'eau l'un après l'autre .