La location d'un studio à 30 dinars tunisiens (DT) la nuitée, soit 210 DT pour une semaine, l'équivalent de 36 500 DA fera l'affaire. A cela, il faut ajouter 100 DT pour chacun pour les dépenses quotidiennes, soit en tout 13 820 DA par personne. Avec une telle somme d'argent, c'est une semaine en bord de mer qui attend nos touristes. Pour une famille, il faut compter 60 000 DA pour une semaine. La situation peu rassurante qui prévaut chez leur voisin direct fait que cette année de nombreux Tébessis ont renoncé à l'envoûtante destination qu'était jusque-là la coquette Tunisie. Le cap sera les villes côtières algériennes les plus proches, notamment Annaba, Skikda, Jijel et Béjaïa. Si les jeunes optent pour le camping, les familles préfèrent la location de maisons ou de bungalows au bord de la mer, même si les dépenses sont nettement supérieures par rapport au même séjour en Tunisie. Dans le café du coin La notion de vacances n'est pas la même pour tous. Chez une bonne partie de Tébessis, elle est carrément absente. Pour eux c'est le café, la maison et la télévision. Mettre un budget pour les vacances quand le salaire reste juste suffisant pour faire face aux dépenses de tous les jours est impossible. La cherté de la vie a fait que le fonctionnaire arrive difficilement à subvenir à ses besoins les plus élémentaires. Ainsi, l'ouverture cette année de deux parcs d'attractions à Tébessa sera une aubaine pour les parents qui pourront y amener leurs enfants pour se distraire. Mais à Tébessa, l'endroit vers lequel les familles convergent immanquablement est ce lieu paradisiaque : Youkous. Une source d'eau au milieu des montagnes, entourée de forêts où les familles peuvent profiter d'eau fraîche et d'air pur, des endroits paisibles où les familles peuvent consommer pizzas, grillades, café ou thé, jusque tard dans la soirée... Quand une semaine en Turquie pour une personne revient à 10 millions de centimes, les voyages à l'étranger ne risquent pas d'être à la portée de la foule, et le sort des agences de voyages à Tébessa est de chômer. Le seul moment où elles sont sollicitées c'est pendant le mois sacré du Ramadhan, pour la Omra. L'occasion pour ces dernières d'augmenter leur chiffre d'affaires. De l'ordre de 17 millions de centimes, même la Omra n'est pas à la portée de tous. Elle est destinée aux personnes aisées ou celles qui ont fait des économies pendant 4 ou 5 ans pour décrocher un billet pour les Lieux Saints. Reste que la catégorie la plus à plaindre, pour laquelle le mot vacances rime avec ennui, est celle des enfants, qui après une dure année scolaire n'ont que le jet d'eau pour se baigner, vendre des journaux et des sachets, ou faire les poubelles dans l'espoir de trouver un morceau de ferraille ou des bouteilles en plastique pour les vendre à un prix dérisoire et aider sa modeste famille. Ici à Tébessa, les jours des vacances comme les jours de travail ont des points communs : la fatigue, le stress et l'ennui.