Des centaines d'Egyptiens ont poursuivi leur manifestation vendredi sur la place Tahrir au centre du Caire pour protester contre le dernier remaniement du gouvernement et appeler à plus de réformes. Depuis le 8 juillet, les manifestants ont poursuivi leur sit-in à la place Tahrir, en dépit de l'annonce jeudi du dernier remaniement gouvernemental, comportant 14 nouveaux ministres. Certains manifestants ont considéré ce remaniement comme inutile.«Le remaniement ministériel n'a rien apporté de nouveau pour les Egyptiens, surtout que le ministre de l'Intérieur conserve son poste», a expliqué l'un des manifestants. Le limogeage du ministre de l'Intérieur a été l'une des revendications des groupes de jeunes. D'autres ont dit qu'ils étaient contre la loi parlementaire publiée mercredi par le Conseil suprême des Forces armées. «Pourquoi le conseil suprême ne tient-il pas de réunions avec les forces politiques avant d'émettre de nouvelles lois ? Il agit exactement comme l'ancien régime de Moubarak», a déclaré Ramy Swissy, porte-parole du mouvement de jeunes du 6 avril, un groupe de jeunes activistes qui ont joué un rôle majeur dans l'organisation des manifestations de masse qui ont renversé en février M. Hosni Moubarak. Certains manifestants ont demandé que Moubarak soit rapidement transféré de l'hôpital de Charm El-Cheikh à l'hôpital pénitentiaire de Tora, au Caire. Les pro démocrates accusés L'armée égyptienne a accusé hier le «mouvement du 6 avril», un groupe pro-démocratie qui a joué un rôle important dans la révolte contre le président Hosni Moubarak, de provoquer l'instabilité. C'est la première fois que le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige l'Egypte depuis le départ de M. Moubarak en février, met dans un communiqué aussi directement en cause une organisation pour les tensions politiques actuelles dans le pays. L'armée accuse le mouvement du 6 avril de «diviser le peuple et l'armée». Le CSFA appelle également «le peuple à la vigilance et à ne pas tomber dans le complot suspect visant à miner la stabilité de l'Egypte». Le communiqué a été publié peu après que des centaines de personnes qui occupent la place Tahrir dans le centre du Caire se soient dirigées vers le ministère de la Défense, où siège le CSFA. La manifestation a été bloquée par des centaines d'hommes de la police militaire et par des véhicules blindés, a indiqué un responsable des services de sécurité.