La réhabilitation du «Sourrou» (habitation) du Am Nokal (roi des Touareg) Moussa Ag Amastane, décédé en 1921, sera entamée en septembre prochain, selon Karim Arib, directeur de la culture de la wilaya de Tamanrasset. La famille de cet «Aghlid» qui a résisté et surtout protégé sa région contre les différents plans de la France coloniale, a été rassurée par le directeur de la culture de Tamanrasset quant à la restauration de ce patrimoine protégé. La réhabilitation de ce palais est programmée depuis 2006. Les travaux d'urgence pour «la protection du monument par la construction d'une clôture délimitant la surface en respectant le style architectural» seront lancés, au plus tard, en septembre. L'étude de réhabilitation du monument, confiée à un bureau national est achevée à 90%. Le retard de trois mois enregistré dans l'entame des travaux s'explique par la remise de l'étude sans les cahiers de charges indispensables pour le lancement des avis d'appel d'offres. «Nous avions demandé au bureau d'études ce complément d'information afin de pouvoir débuter l'opération», a-t-il dit. L'enveloppe budgétaire dégagée pour cette opération est estimée à 35 millions de dinars dont 25 millions pour la réalisation. Le palais de Moussa Ag Amastane est situé sur les hauteurs de la cité Sourrou, un lieu occupé exclusivement par les familles touareg. Inoccupée, cette habitation fortifiée du chef Moussa Ag Amastane qui a dirigé la région durant le 20e siècle se trouve aujourd'hui dans un état lamentable. Elle a été abandonnée depuis l'indépendance. Les conditions climatiques et les fortes chaleurs du sud ont causé l'effondrement des murs et la disparition de tout son décor authentique. Les détritus se sont accumulés dégageant des odeurs nauséabondes autour du palais où y circulent les animaux en toute liberté. La famille et les descendants de ce roi ont été rassurés en constatant le début des travaux de la restauration de ce palais, entamés il y a six mois par la réalisation d'un mur de clôture. Cette opération a été interrompue subitement sans qu'aucune explication ne leur soit fournie. Le dernier incident concernant le patrimoine matériel de ce roi est la disparition mystérieuse de son épée, il y a quelques mois. Gardée soigneusement par sa famille, cette épée symbolisant sa royauté et sa lutte féroce contre toute intervention étrangère a disparu de la maison familiale. Les enfants et petits-enfants de Moussa Amestane s'interrogent encore sur la disparition de cette épée de valeur. D'autres palais seront restaurés Par ailleurs, la direction de la culture a établi un programme portant sur la réhabilitation de plusieurs Sourrou (palais) de la ville. Après le grand succès de l'aménagement du Sourrou de la reine Tin Hinane considéré comme «un exemple de la meilleure prise en charge du patrimoine historique en incluant les dimensions environnementales de sécurité et d'information permettant de donner à ce monument sa juste valeur», la direction de la culture compte entamer la restauration du tombeau de Tahanat et l'aménagement de la casbah Badjouda à Aïn Salah, «un autre monument historique qui raconte l'histoire de Tidikelt et la pénétration coloniale». L'étude a été finalisée et l'entreprise chargée de la réalisation des travaux d'urgence a été installée au mois de juin dernier. Une enveloppe de 50 millions de dinars a été allouée à la concrétisation de ce projet en plus des quatre millions de dinars déjà déboursés pour l'étude. Le Sourrou Ahmed El Bakri de Tazrouk est également concerné par cette opération.