Le mouvement de grève que devaient observer les travailleurs des communes à partir de demain a été gelé jusqu'à septembre prochain. C'est ce qu'annonce le syndicat des communaux dans une déclaration rendue publique hier. «Le bureau du conseil national du secteur des communes affilié au Snapap annonce le gel de la grève cyclique de deux jours (mardi et mercredi) ainsi que l'action de protestation prévue à Alger le 27 juillet jusqu'à la date de la relance des actions de protestation prévues dès la rentrée sociale en septembre 2011», lit-on dans un communiqué de presse parvenu hier à notre rédaction. Ali Yahia, SG du syndicat des communaux, a affirmé que cette décision est «le fruit d'une réflexion engagée avec la base et les membres du conseil national», argumentant cela par le fait que «c'est la période des congés, ce qui fait que la mobilisation ne sera pas aussi importante que dans les autres mois. Nous ne voulons pas rater l'action et la rentrée sociale sera, à nos yeux, la meilleure période pour faire entendre notre voix», a-t-il souligné. En attendant la reprise de la contestation, le syndicat appelle ses adhérents à plus de mobilisation de façon à faire aboutir les revendications légitimes de cette catégorie. «Nous n'avons jamais été invités à participer au dialogue sur notre statut et notre situation socioprofessionnelle. Nous avons entamé la protestation depuis 2010 et organisé plusieurs actions dans l'espoir de participer à ces négociations, mais cela n'a jamais été envisagé de la part de la tutelle», a-t-il expliqué. D'ailleurs, le syndicat dénonce cette attitude qu'il qualifie de «mépris et d'irresponsabilité des pouvoirs publics qui, jusque-là, feignent d'ignorer les doléances des communaux en s'entêtant dans la fuite en avant quant à la promulgation du statut particulier et du régime indemnitaire du secteur même après l'organisation de plusieurs actions grandioses», note le communiqué. Le syndicat s'interroge sur l'issue de cette situation de blocage qui a beaucoup duré. «Jusqu'à quand les pouvoirs publics continueront-ils leurs manœuvres dilatoires et à pousser vers le pourrissement de la situation ?» Le syndicat des communaux exprime plusieurs revendications depuis plus de deux ans. Il réclame la réintégration de tous les syndicalistes licenciés et suspendus arbitrairement, l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs communaux en tenant compte de la cherté de la vie, l'ouverture des négociations sur le projet du statut, le régime indemnitaire et l'élaboration de toutes les réglementations relatives au monde de travail, l'intégration des contractuels et vacataires, la révision du statut particulier des corps communs, des ouvriers professionnels, des conducteurs et gardiens. Le syndicat revendique également le respect des libertés syndicales, l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/11, ainsi que le maintien du régime de la retraite sans condition d'âge.