L'expert Mebarek Malek Serrai a tenu à apporter son analyse sur la situation de la compagnie aérienne Air Algérie, notamment en ce qui concerne les revendications exprimées par le personnel navigant commercial. Sollicité par nos soins, il a plaidé pour une opération audit interne visant à cerner les problèmes du groupe public de manière à aller de l'avant et donner de nouvelles perspectives à la compagnie, une entreprise ayant pignon sur rue et un marché domestique et international inestimable. «Nous suivons de très près les intérêts de notre compagnie nationale Air Algérie, notamment ses problèmes financiers récurrents, la situation peu reluisante de son personnel et ses revendications salariales, mais aussi le niveau qualitatif de ses prestations encore loin de nos espérances en tant que citoyens appelés à voyager», a tenu à souligner d'emblée l'expert. Pour notre interlocuteur, «cette compagnie qui a su, grâce à son personnel dévoué et même engagé à faire face à l'embargo imposé à notre destination Algérie durant les années difficiles, devrait bénéficier, de notre point de vue, d'un traitement particulier. Mais, aujourd'hui, une partie du personnel est malheureusement tombée dans le piège de la manipulation. Selon une de nos anciennes enquêtes sur Air Algérie (et même sur la Compagnie nationale de navigation), un audit général est plus que nécessaire pour mieux cerner les problèmes et les insuffisances et bien sûr évaluer les moyens financiers à injecter, les formations spécifiques à apporter et un recrutement plus adéquat à réaliser dans le moyen terme». Quant aux revendications salariales exprimées par le PNC, Malek Serrai estime qu'elles «sont légitimes». Cependant, il a relevé que le collectif du PNC a conçu son mouvement de grève et que «les revendications sont exagérées par des éléments étrangers à la Compagnie, qu'il faut dénoncer». «Le timing est mal choisi», a-t-il ajouté, en rappelant que lors de la grève, «des milliers de compatriotes, mais aussi des invités du pays ont été bloqués, et ce, au moment où tous les algériens croisent les doigts pour que le pays maintienne sa stabilité et sa sérénité». L'expert a déploré «les pertes financières causées à la compagnie et l'image du pays qui a été sérieusement entachée par la publicité donnée à l'événement par des supports médiatiques à l'étranger qui n'apprécient pas la tranquillité et la croissance économique de l'Algérie de 2011». Toujours à propos des revendications du PNC, l'expert Malek Serrai a souligné : «Nous ne voyons pas la nécessité d'avoir un statut particulier ni même une direction autonome, mais une véritable prise en charge de l'harmonisation de la grille des salaires de l'ensemble du personnel de la compagnie. La sagesse de l'UGTA finira certainement par trouver une solution acceptable à travers cette harmonisation de la grille générale des salaires.»