Les revendeurs à l'étalage activent au gré des conjonctures. Ainsi et après avoir proposé des articles d'hiver et de printemps, voici qu'ils se reconfigurent en vendeurs d'articles de plage. Des articles hétéroclites et multicolores sont exposés sur les trottoirs de la capitale et proposés à des prix plus élevés que ceux de l'année écoulée. Toutefois ils restent en deçà de ceux proposés sur les plages. De Belouizdad, à Bab El Oued ou encore en d'autres endroits prisés par les revendeurs à l'étalage, les produits de plage sont omniprésents. Fourre-tout, sacs de vacances, bouées de diverses formes, qualités et couleurs, casquettes et chapeaux, casques et tubes de plongée pour enfants, seaux pelles et brouettes en plastique, raquettes, piscines gonflables sont exposés à perte de vue. Les prix varient selon les articles proposés. De 50 DA pour les petites voitures et camions pour enfants à 450 DA pour le kit comprenant le seau, la pelle et le râteau en plastique pour construire des châteaux de sable. Les piscines gonflables, gilets de sauvetage voire d'apprentissage pour enfants sont proposés à des prix relativement accessibles et oscillent entre 300 et 1500 DA. Cela dit, les prix qui varient d'un étal à un autre, sont négociables. Des ristournes insignifiantes sont accordées par les revendeurs aux familles. «Cette année, les prix des articles ont pris leur envolée. Cette situation est due aux coûts élevées imposés par les fournisseurs», révèle le jeune Yazid, vendeur à l'étalage à Belouizdad. A Bab el Oued, les mêmes prix et attitudes sont adoptés par les revendeurs qui pratiquent des prix «sur mesure», à la tête du client. Au quartier de Bab El Oued et sous un soleil de plomb, des milliers de revendeurs ont pris d'assaut les trottoirs au vu et au su des services de sécurité. Hormis les articles de plage qui se taillent la part du lion, divers articles de cosmétiques et autres, sont exposés. «Nous sommes obligésde nous convertir en vendeurs d'articles de plage, car cela marche bien l'été», nous indique Boualem, un quinquagénaire qui s'occupe de la vente en l'absence de son enfant. «Il est tout de même heureux que les autorités aient lâché du lest en délivrant aux revendeurs des autorisations pour légitimer leurs activités», avoue ce dernier. El Eulma, Sétif, l'axe de l'informel A la vue des grandes quantités d'articles en tous genres qui inondent le marché, on est tenté de quêter des informations et témoignages en vue de connaître la source d'approvisionnement des revendeurs à l'étalage. «Toutes les marchandises exposées aussi bien à Bab el Oued qu'en d'autres lieux de la capitale, proviennent d'El Eulma et de Sétif», explique Boualem. Des révélations confirmées par la plupart des autres revendeurs rencontrés à Belouizdad et à Bab el Oued. «Des importateurs qui possèdent de vastes entrepôts à El Eulma, nous approvisionnent au prix de gros et les marchandises sont payées, pour la plupart, rubis sur ongle à l'exception des connaissances qui obtiennent les produits qu'ils payent après leur vente», explique un jeune qui révèle que «les prix ont été revus à la hausse cette année car les fournisseurs ont été submergés par la demande notamment de revendeurs tunisiens. Une arrivée qui a attisé la faim des fournisseurs qui, prétextant la hausse de l'euro, ont revu à la hausse les coûts des marchandises d'environ 10%». Au delà des vicissitudes qui entourent l'acquisition des cargaisons, il demeure que cela constitue une sorte de planche de salut pour les bourses moyennes qui considèrent que les prix à l'étalage sont bien plus intéressants que ceux affichés dans les magasins.