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Les Trois Horloges à l'heure de l'informel
Bab El Oued
Publié dans Le Temps d'Algérie le 26 - 06 - 2009

Les commerçants informels exploitent le moindre espace du quartier des Trois Horloges de Bab El Oued. Ils tiennent la ville complètement éveillée au-delà de 22 heures. Dans ce quartier, le début de l'été arrange pas mal de gens.
Du haut de l'avenue Basta Ali, en contrebas du siège central de l'APC, une image saisissante s'offre à vous : des milliers de gens qui circulent dans tous les sens et des centaines de voitures à l'arrêt sur les trottoirs ou coincées dans les embouteillages.
Même la nuit, les rues du quartier des Trois Horloges continuent ainsi d'être squattées par les trabendistes. Le commerce informel est partout au cœur de Bab El Oued. Le partage des espaces est de rigueur. Dans la partie supérieure de l'avenue Basta Ali, ce sont les réparateurs de téléphones portables et les vendeurs de consommables informatiques et d'appareils d'occasion (volés ?) qui ont pris place. L'affluence est de mise et les tarifs sont toujours négociables.
On y trouve des carcasses de téléphones cellulaires comme on trouve des ordinateurs portatifs. Au croisement de l'avenue Basta Ali et le boulevard Colonel Lotfi, des jeunes vendent du pain qui dégage une odeur exquise. Les baguettes sont toutefois exposées en quantités importantes dans des gros paniers placés aux côtés des bennes à ordures encore pleines de toutes sortes de déchets puants.
«Les équipes de ramassage ne peuvent pas intervenir avec leur camion à benne avant le départ des trabendistes», explique un balayeur de la placette attenante à la mosquée du quartier. Mais le gros du commerce illégal s'exerce à l'entrée du marché couvert Saïd Touati.
La place qui donne sur le marché, brillant de mille feux, est complètement envahie par les trabendistes. Ici, les vendeurs de la friperie, des articles de ménage, des produits de consommation tentent d'attirer l'attention des passants.
Pour se déplacer, les piétons sont obligés de se frotter aux véhicules coinçés dans les bouchons. Sinon, le moindre espace est transformé en aire de vente tandis que plusieurs boutiques de l'alimentation générale de l'avenue Basta Ali sont déjà fermées. Sur les étals des trabendistes, il y a de tout pour satisfaire la demande des clients. D'importantes quantités d'articles de ménage, de produits de beauté et de boissons sont étalées sur la voie publique.
Les jeunes qui proposent des denrées alimentaires ont cette particularité de proposer des fromages (portions) à 50 DA la boîte, dont la marque commerciale est à la fois inconnue et introuvable dans les boutiques encore ouvertes dans les environs.
En plus des fromages, ils proposent du thon et des jus de marques inconnues aussi chez les boutiquiers. Le comportement des clients est intéressant à relever. Il viennent, jettent une pièce de 50 DA sur l'étal, saisissent une boîte de fromage et repartent sans rien dire. On le voit : les consommateurs ne sont pas regardants sur la qualité du produit ou sa provenance. Ils ne prennent pas la peine de vérifier la date de fabrication du produit pour savoir s'il est bon à la consommation ou périmé. Il est vrai que les tarifs n'ont rien à voir avec ceux affichés dans les magasins…
Ambiance festive
Aux alentours du marché couvert Saïd Touati, le visiteur a l'impression que c'est la continuité du service. Le centre ferme ses portes en début d'après-midi. Au-delà, ses locataires exposent dans la rue. A l'entrée principale du marché, une grosse benne à ordures attend d'être vidée de son contenu.
Comme le bac était plein, les commerçants jettent leurs ordures par terre. Cela a donné l'occasion à une meute de chats errants de trouver de quoi se nourrir. De cet endroit, se dégagent des odeurs rappelant la sardine pourrie. Malgré ces émanations, des jeunes y ont pris place pour tenter de vendre des effets vestimentaires, principalement des chemises d'été pour hommes.
Les tarifs sont de 300 DA la pièce, mais il est toujours possible de négocier.
Tout le long de la rue qui longe Saïd Touati, des dizaines de commerçants illégaux proposent le même produit : les abricots. Le produit est la plupart du temps de qualité moindre, mais les vendeurs semblent s'être entendus sur le prix : 70 DA le kilo chez tout le monde.
Cette rue est complètement fermée à la circulation automobile. Les étals sont placés carrément des deux côtés de la chaus
sée et les visiteurs circulent au milieu. Si vous êtes dans les environs, les bonnes odeurs d'abricots vous attirent automatiquement vers les étals des commerçants. Dans une rue parallèle au marché couvert se trouve le grand boulevard Ibn Marzouk eh Khatib. Le commerce illicite y a aussi pris pied.
Le boulevard semble devenir la chasse gardée des revendeurs de pain. Les baguettes sont encore chaudes et fumantes. «ça sort directement du four !», s'exclame à juste titre un boulanger de la rue pour s'attirer de la clientèle. Les gens en achètent parfois par dix baguettes à raison de 10 DA l'unité.
A Bab El Oued, notamment au quartier des Trois Horloges, c'est le commerce informel qui tient la ville éveillée au-delà de 21 heures. La ruée des gens vers les trabendistes a obligé les boutiquiers à laisser ouverts leurs magasins. Tout au long du boulevard Colonel Lotfi, par exemple, les pâtissiers et les fast-foods redoublent d'imagination pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante au regard de la concurrence que connaissent ces créneaux.
La rue est bien éclairée. Les prix des consommations, mis en évidence, sont affichés à l'entrée des magasins aux façades vitrées. Les verres de jus sont proposés à 10 DA, les mhadjeb à 20 DA et la chawarma à 100 DA. Sur l'avenue Basta Ali, qui va jusqu'à la mer (plage R'mila), les boutiquiers occupent les trottoirs afin d'installer leur matériel frigorifique destiné à la préparation des glaçons. En même temps, d'autres commerçants s'occupent de tenir leurs étals bien achalandés principalement en cacahuètes et en thé maison.
Dans ce quartier, le début de l'été arrange pas mal de gens. Les habitants, eux, devraient prendre leur mal en patience. Les incessants appels à faire évacuer les lieux, qu'ils lancent à chaque fois tombent dans l'oreille d'un sourd.


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