Sans faux fuyants et sans user du moindre détour pour communiquer le fond de sa pensée, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, ne s'est pas du tout montré tendre avec ses adversaires de l'heure que sont les représentants du mouvement de redressement dont l'action est coordonnée par Salah Goudjil. A l'endroit de ces derniers, l'homme fort du FLN s'est exprimé en des termes virulents lors de son allocution d'ouverture des travaux de la session extraordinaire du comité central qu'a abrité, hier, l'hôtel Riyadh de Sidi Fredj, à Alger. «Au FLN, nous sommes convaincus que rien ne peut se faire en dehors des structures légales du parti», a soutenu Belkhadem, dont les propos ont suscité une vague d'applaudissements parmi l'assistance. Le message ne manquant point de clarté : cette réclamation faite par «les redresseurs», quant à recourir à la création d'une commission mixte au lieu de l'instance du comité central comme cadre de concertation en vue d'assainir le conflit qui les oppose à la direction du parti, est désormais rejetée de façon officielle par le SG du FLN. «Le discours de Goudjil, lassant et ennuyeux» Néanmoins, et avant d'arriver à ce constat, Belkhadem a tenu à rappeler qu'il avait par le passé joué à fond la carte de la réconciliation avec ses adversaires parmi les redresseurs qu'il n'a pas hésité à qualifier «d'illusionnistes». Se voulant plus explicite, il n'hésitera pas non plus à retracer à l'assistance la genèse des deux entrevues qu'il avait eues précédemment avec le coordonnateur du mouvement de redressement. «Lors de ma première entrevue avec Salah Goudjil, j'ai eu, hélas, à constater que le mouvement qu'il représente est dépourvu du moindre projet de société ou de programme politique. Il est simplement axé sur une série de revendications d'ordre organique (…) Salah Goudjil m'a demandé notamment le renouvellement de certaines instances de base du parti et de purifier le comité central (CC) de certains membres qui, selon lui, ne remplissaient pas les critères nécessaires pour en faire partie», a indiqué Belkhadem. Il a poursuivi en affirmant qu'il a demandé au coordonateur des redresseurs de lui faire connaître l'identité des membres du CC manquant de légitimité. Ce dont Salah Goudjil s'est abstenu de faire. Belkhadem rappellera par la suite que le comité central du FLN est l'instance suprême du parti entre deux congrès et qu'il n'est pas dans ses prérogatives d'éliminer un des membres de cette instance, du moins sans justification valable. «La seconde rencontre que j'ai eue avec Goudjil n'a apporté rien de nouveau et le discours tenu par ce dernier a été lassant et ennuyeux», renchérit Belkhadem qui persiste à dire qu' «aucune décision ne pourrait être prise sans la volonté du FLN». «Les redresseurs» sur les traces de... Kasdi Merbah» Enfonçant davantage les représentants du mouvement des redresseurs, le SG du FLN a soutenu que la logique que fait sienne Salah Goudjil et consorts est «vouée à l'échec». Il en veut pour preuve le fait que même le défunt Kasdi Merbah a tenté de son vivant de se départir du FLN par la création de son propre parti, mais qu'il n'a pas réussi dans son initiative. D'autre part, le chiffre communiqué par Belkhadem au sujet des membres qui ont boycotté la session extraordinaire tenue hier par le comité central du parti ne dépasse pas les 16 militants qui auraient rejoint l'autre tendance pilotée par Goudjil. Les présents étaient au nombre de 289 auxquels il faudra ajouter d'autres militants mandatés. Le seul ordre du jour choisi pour cette session a trait à la l'élaboration d'un plan de travail lié aux prochaines élections législatives de 2012. En ce sens, le SG du FLN informe de la création, après Ramadhan, d'une commission qui se chargera de l'élaboration d'une stratégie que le parti mettra en application aux prochaines élections. Belkhadem ne manquera pas, par ailleurs, de tirer à boulets rouges sur les autres partis politiques, habitués, selon lui, à critiquer le FLN et qui constituent à ses yeux «des structures sans âme».