Une sorte de dialogue de sourds s'installe de manière définitive entre les deux ailes antagonistes du FLN, à savoir la direction du parti et les représentants du mouvement du redressement. Ces derniers dont l'action est coordonnée par Salah Goudjil ont opté pout le boycott de la session extraordinaire du comité central du parti (CC) qui se tiendra ce matin à l'hôtel Riyadh de Sidi Fredj, à Alger. Cette décision prévisible a pris forme, rappelle-t-on, au terme de la deuxième rencontre qui avait regroupé au début de ce mois Salah Goudjil et Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN, pour parvenir à assainir la crise interne qui secoue cette formation politique des plus en vue de l'échiquier national. Cette rencontre s'est traduite par un échec en termes de réconciliation ou de rapprochement de visions. Depuis, le fossé n'a fait que s'élargir davantage entre la direction du parti et les représentants du mouvement des redresseurs, et les divergences entre ces deux pôles se sont accentuées. D'ailleurs, la non-participation des redresseurs à la session extraordinaire du CC, confirmée dans un communiqué signé par Salah Goudjil rendu public hier, répond au souci «d'éviter plus de déchirement au sein des rangs du parti, déchirement à même d'exaspérer le conflit et d'approfondir la crise», lit-on dans le même document. Ce qu'il y a de plus passionnant dans cette crise, c'est le fait que les deux parties ne ratent aucune occasion pour réitérer leur volonté au dialogue sans parvenir toutefois à arriver à un terrain d'entente à même de solutionner définitivement le conflit. C'est plutôt le contraire qui se produit sur le terrain. Pour preuve, il suffit juste d'affirmer que les représentants du mouvement de redressement sont déjà acquis à l'idée de présenter leurs propres listes de candidats aux prochaines échéances électorales, notamment les législatives 2012, au moment où ces mêmes élections sont inscrites au programme des travaux de la session extraordinaire du CC d'aujourd'hui. «Fondamentalement, la rencontre du comité central à notamment pour objectif de choisir des candidats pour les prochaines échéances électorales qui correspondent aux attentes des lectorats», a indiqué hier Kassa Aissi, le chargé de communication du FLN, précisant que quelque 354 militants prendront part aux travaux de la session extraordinaire du CC qui s'étaleront sur deux jours. la pomme de discorde C'est au sein de cette instance que le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, avait proposé à Salah Goudjil de résoudre l'ensemble des différends qui opposent les redresseurs à la direction générale. La réponse de Goudjil était par la négative et il a argué de sa position en mettant de l'avant le fait que le CC comprend «des éléments ne remplissant pas les critères pour en faire partie», comme cela est notifié dans le communiqué d'hier. Au lieu de recourir au CC, le coordonateur du mouvement de redressement préconise la création d'une commission mixte à même de résoudre le conflit. Cette requête est rejetée en bonne et due forme par la direction du parti, et hier encore, le chargé de communication du FLN a estimé que ce genre de commission revendiquée par les redresseurs n'existe selon lui que «dans l'administration où dans la fonction publique», a-t-il indiqué en rappelant que le FLN est «un parti politique régi par des instances réglementaires». «Si les redresseurs rejettent le comité central, d'où alors tirent-ils leur légitimité», s'interroge encore Kassa Aissi, laissant entendre ainsi que toute action émanant du «clan Goudjil» est frappée du sceau de l'illégalité .