Les corps des morts auraient été jetés à la mer, selon une rescapée marocaine. Les survivants ont été secourus par les gardes-côtes italiens, qui ont vu flotter en mer des vêtements, peut-être «des cadavres». Les jours passent et se ressemblent horriblement à Lampedusa. Un bateau d'une vingtaine de mètres venant de Libye et transportant plus de 300 migrants est arrivé au large de l'île italienne hier après-midi. Selon une rescapée citée par l'agence de presse italienne Ansa, une centaine d'entre eux seraient morts pendant la traversée, essentiellement des femmes. «Les hommes ont été obligés de jeter leurs corps à la mer», a raconté cette Marocaine, dont l'identité n'a pas été révélée. C'est un remorqueur chypriote qui a aperçu en premier les migrants et qui a donné l'alerte. Il avait dû s'éloigner après que plusieurs passagers se furent jetés à l'eau pour tenter de monter à bord. Le remorqueur avait alors lancé des canots de sauvetage à la mer pour éviter qu'ils ne se noient. Un hélicoptère des gardes-côtes avait ensuite largué de l'eau et des premiers secours, mais la tentative désespérée d'un des passagers de s'accrocher à la nacelle de transport l'avait contraint à l'abandonner. Un homme et quatre femmes, dont la Marocaine, ont été héliportés sur l'île depuis le bateau pour être hospitalisés en urgence. Ils étaient dans un état grave à cause de la déshydratation subie. Des milliers de personnes fuyant la Libye, la plupart des travailleurs immigrés venant d'Afrique ou des réfugiés des conflits de la région, sont arrivés au cours des derniers mois à Lampedusa, une petite île à mi-chemin entre les côtes africaines et la Sicile. Des centaines d'entre eux sont morts noyés : en avril, 250 migrants avaient trouvé la mort lors d'un naufrage au large de l'île. Lundi dernier, 25 migrants apparemment morts par asphyxie ont été trouvés dans la salle des machines d'un bateau lui aussi en provenance de Libye.